« Il n'y a aucun doute, la situation de la santé scolaire n’est pas satisfaisante et nous devons agir », a déclaré le ministre de l’Éducation nationale Pap Ndiaye dans le cadre d’un entretien avec l’AFP.
Le ministre a évoqué les « préoccupations sur la santé mentale » des jeunes, avec « une vigilance particulière pour les préados et ados ». « Le confinement n'a pas aidé, il a certainement aggravé les difficultés préexistantes ». Il dresse un constat sans appel « des difficultés », telles que des « tentatives de suicide et d'une manière plus générale des états dépressifs qui affectent les trajectoires scolaires ».
Le rapport parlementaire sur la médecine scolaire et la santé à l'école, présenté la semaine dernière par le député Robin Reda (Renaissance), a alerté sur « la dégradation inquiétante de la santé psychique des élèves ». Il pointait aussi les manques d’effectifs dans la santé scolaire en France aujourd’hui avec moins d’un élève sur cinq qui passe la visite médicale, censée être obligatoire, en classe de sixième et un nombre de médecins scolaires qui a chuté de 20 % en 10 ans.
Des formations au secourisme en santé mentale
Pap Ndiaye a expliqué attendre un prochain rapport des inspections générales (IGA, IGESR et IGAS), pour envisager des mesures de fond, en matière de santé scolaire, en lien avec le ministre de la Santé, François Braun.
Mais il a d’ores et déjà annoncé quelques mesures qui seront mises en place dès la rentrée 2023. Parmi elles, « une formation à la santé mentale pour les personnels de la vie scolaire, les conseillers principaux d'éducation (CPE), non pas pour soigner mais pour détecter les états de fragilité et de difficultés des élèves ». Ces personnels peuvent aussi « orienter vers des séances MonParcoursPsy, car les ados ont le droit à huit séances gratuites chez le psy », a-t-il ajouté. Selon le ministère, il s'agit de « former a minima deux adultes par établissement au secourisme en santé mentale, dont les CPE, durant l’année scolaire 2023-2024 ».
Le numéro national de prévention du suicide (31-14) va également « être inscrit dans tous les carnets de correspondance de tous les élèves de collèges et lycées », a précisé Pap Ndiaye. Ce numéro peut également être utilisé par les professionnels de l'Éducation nationale, ajoute-t-on rue de Grenelle.
Un modèle de protocole sur la santé mentale sera aussi décliné dans chaque établissement (à l’instar de ce qui a été fait avec le programme Phare sur le harcèlement). « L'idée est de proposer un dispositif normé à l'échelle du pays pour la détection et le suivi des élèves qui présentent des signes de fragilité mentale », a conclu Pap Ndiaye.
(Avec AFP)
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