Le temps machine s’impose sur le temps du vivant. La révolution numérique fait rentrer l’humanité dans le temps de la machine. Une recherche de tonicité, de vitalité au service de la performance, une quête pour rattraper le temps entraîne un développement de psychostimulants et de médicaments anti-âge. Les machines numériques nouvelles sont, pour leur part, composées de capteurs externes et internes appelés « quantified self ». En permanence, ils peuvent analyser les données biologiques et de comportement des hommes.
Spiritualité
En contrepoint, on constate une aspiration des hommes et des femmes à ralentir le rythme de leur vie trépidante et à chercher à ressentir des émotions, des sensations pouvant mener à une nouvelle spiritualité. Le marché des médecines douces, de l’homéopathie, de l’aromathérapie, de la sophrologie se développent et relient le « bien-être » à la médecine. En tout cas, le désir de santé deviendrait un fait sociétal, selon Odile Peixoto, directrice de la santé chez BVA. Alors que l’acte médical devient un fait culturel. Les succès des films sur la médecine et l’intrusion de la santé dans la vie politique en seraient une preuve.
Bio
Les hommes expriment tout à la fois un désir d’intensité, de « care » et de bien-être égocentré. Le développement du « bio », de l’achat « local », la prise de conscience qu’il faille se protéger en préservant la planète, l’émergence des marchés de l’innocuité et l’aspiration à la compassion sont des valeurs nouvelles. Elles complètent celles que nous connaissions de quête d’un bien-être global et du culte du corps.
Prévention
En poursuivant son analyse, BVA explique que le marché de la médecine personnalisée, prédictive ou le « self manage care » pourrait s’imposer à l’avenir entre des solutions médicales et la santé grand public. Tout acte humain devient « signifiant » du pont de vue de sa santé. On voit émerger un marché de la prévention en entreprise, un marché de l’alimentation médicalisée (nutrithérapie, micro-nutrition…) et un marché du sport et du fitness.
Santé globale
Enfin, précise Odile Peixoto, dans un contexte de défiance vis-à-vis des structures en place, le patient-citoyen s’approprie les connaissances. Il s’affranchit des pouvoirs et des convenances et bouscule l’ordre établi. Il remet en question la vaccination, il refuse des traitements lourds, comme le font certains médecins militants. Le « pharma bashing » qui consiste à une défiance vis-à-vis de l’industrie entraîne des phénomènes de « crowd power » sur la base de pétitions et de class-actions. Mais aussi et ce qui est plus positif, l’émergence de patients experts, d’expérimentation de nouvelles façons de se soigner et de « respect du vivant ». La notion de « santé globale » émerge et donne une suite à la philosophie de « santé de l’homme total » que le Dr Georges Vallingot avait théorisé il y a une cinquantaine d’années. L’histoire se répéterait-elle ?
D’après la conférence BVA « baromètre des tendances Santé », Paris le 24 janvier 2017.
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