Alors que jusqu’à présent les tests RT-PCR salivaires étaient réservés aux personnes symptomatiques, (en seconde intention, en cas de prélèvement nasopharyngé difficile ou impossible), la HAS vient de donner son feu vert pour leur utilisation et leur remboursement chez les patients asymptomatiques.
Deux nouvelles indications
« Nous étendons les indications au diagnostic des personnes contact en seconde intention mais aussi en dépistage en première intention, en particulier dans le cadre de dépistages itératifs de populations ciblées telles que les écoles, les universités, les personnels soignants, les EHPAD… », a indiqué le Pr Dominique Le Guludec lors d’une conférence de presse.
Cette décision repose notamment sur les résultats d’une méta-analyse récente menée par la HAS. Ce travail « montre que les performances des tests salivaires sont satisfaisantes, résume la Présidente de la HAS, avec une sensibilité de l’ordre de 85 % ce qui est légèrement inférieur à celle des tests RT-PCR sur prélèvement nasopharyngé (92 %) mais reste supérieur aux seuils fixés par la HAS pour valider les tests ». Cette bonne sensibilité s'accompagne toutefois d’une hétérogénéité majeure des résultats observés qui témoigne de l’importance des conditions de réalisation et d'analyse des échantillons.
Des conditions de réalisation à respecter
En pratique, le prélèvement salivaire « peut être réalisé de manière assistée ou en auto-prélèvement au laboratoire de biologie médicale, au domicile ou sur un site de dépistage », précise le Dr Cédric Carbonneil, chef du service d'évaluation des actes professionnels de la HAS.
Le matériel (tube, kit de désinfection du tube, et enveloppe pour le dépôt du prélèvement) est fourni par le laboratoire ou l’organisateur en cas de dépistage de masse. Le prélèvement ne doit pas être réalisé dans les 30 minutes qui suivent une prise de boisson, d'aliment ou de cigarette/e-cigarette, un brossage des dents ou un rinçage bucco-dentaire. S'il est difficile pour le patient de cracher (par exemple pour les très jeunes enfants), la salive peut être prélevée sous la langue à l'aide d'une pipette. L'échantillon recueilli doit être conservé à température ambiante. Il doit être analysé idéalement dans les 24 heures, mais « on peut si besoin, le conserver à température ambiante quelques jours », nuance le Dr Carbonneil.
Si le rendu de la RT-PCR salivaire n’est pas plus rapide que pour son homologue nasopharyngée, « elle est incontestablement plus facile à prélever et mieux tolérée », souligne le Pr Le Guludec. Pour autant, pour le moment, « la PCR nasopharyngée reste le test de référence compte tenu de ses meilleures performances ».
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