Une mère qui est, ou a été, infectée par le SARS-CoV-2 peut-elle allaiter son enfant ? Oui, répond l’Académie nationale de médecine, qui recommande dans un communiqué de privilégier au maximum l’allaitement pour assurer « une protection immunitaire du nouveau-né et du nourrisson ainsi qu’une relation mère-enfant de qualité ».
Mesures de protection
L’Académie de médecine distingue deux types de situations : celle des femmes ayant été infectées par le SARS-CoV-2 au cours du dernier trimestre de grossesse mais guéries au moment de l’accouchement, et celle des mères atteintes de Covid-19 durant l’allaitement.
Dans le premier cas de figure, l’Académie recommande d’encourager l’allaitement, « car les anticorps passent dans le lait maternel et protègent son enfant », souligne l’institution.
Dans la deuxième situation clinique, l’Académie précise que, conformément à l’avis de la Société française de néonatologie, les femmes présentant des formes peu ou pas symptomatiques de Covid-19 peuvent également allaiter. « À condition [toutefois] de prendre des mesures de protection vis-à-vis de l’enfant : port d’un masque chirurgical et d’une blouse changés à chaque tétée, lavage soigneux des mains, nettoyage et désinfection des mamelons, puis nouvelle désinfection des mains au gel hydro-alcoolique avant de prendre l’enfant, et nouveau lavage des mains après la tétée », détaille-t-elle.
Qu'en est-il si la mère reçoit un traitement médicamenteux lié au Covid ? « Le seul traitement médicamenteux justifié chez une mère présentant une forme asymptomatique ou pauci-symptomatique de Covid-19 est le paracétamol », rappelle le communiqué. Or pour une posologie conventionnelle, les concentrations ingérées par l’enfant sont d’environ 0,1 % de la dose ingérée par la mère. Elles « ne présentent donc aucun danger et ne nécessitent pas d’interrompre l’allaitement ».
Pas d'argument en faveur d'un passage de virus viable dans le lait maternel
Ces recommandations reposent sur un ensemble de données scientifiques selon lesquelles le rapport bénéfice-risque de l’allaitement serait largement positif. En effet, s’il est établi que le lait maternel apporte à la fois des bénéfices nutritionnels et immunitaires pour l'enfant et que l’allaitement participe favorablement au développement de la relation mère-enfant, les données actuelles « excluent le passage d’un virus viable et contaminant dans le lait maternel », explique l’Académie de médecine.
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