Afin d’améliorer les capacités de la population à s’adapter et à adopter les mesures de réponse à une crise sanitaire, le Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (Covars) appelle à la création d’un Institut de recherche multidisciplinaire et intersectoriel « hors les murs ».
Dans un avis publié le 6 mai, l’instance créée suite à la pandémie de Covid pour guider l’action publique entend ainsi participer à combler le déficit culturel français en matière de prévention et de promotion de la santé.
De telles structures existent en Allemagne (Centre de recherche sur la littératie en santé de l’Université de Potsdam) et au Royaume-Uni (Centre de recherche de la communication du risque et des preuves scientifiques de l’Université de Cambridge). Elles mêlent des expertises en sciences humaines et sociales, en épidémiologie, en sciences biomédicales et en santé publique. En France, ces recherches sont « rares, relativement dispersées ou épisodiques, insuffisamment visibles, difficilement financées – et surtout peu utilisées par les décideurs en santé publique », regrette le Covars.
Mieux communiquer et maîtriser l’infodémie
La gestion de crise épidémique ou environnementale implique pourtant des changements rapides de comportements et des activités des individus, des communautés et des organisations. L’enjeu pour les autorités est double : communiquer sur les risques, les incertitudes et les interventions, mais aussi maîtriser les effets des flux d’information et de désinformation (infodémie). La création d’un Institut de recherche « autour de la capacité des citoyens à comprendre les risques sanitaires et à s’en protéger » pourrait répondre à ce double enjeu, anticipe le Covars.
Sur le modèle des instituts « Convergence »*, la structure associerait des chercheurs autour du développement et l’évaluation de méthodes et stratégies d’interventions innovantes dans une logique collaborative et participative. L’avis du Covars cite le Nutri-Score comme exemple d’outil compréhensible par tous, malgré la complexité des éléments en jeu dans le calcul des notes.
Un premier axe de travail pourrait porter sur les réponses à apporter aux « fake news ». Si l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande le « fact checking », l’approche peut se révéler insuffisante face à la profusion de fausses informations. Les bénéfices d’approches complémentaires sont à évaluer dans le contexte français, juge le Covars. Et de mentionner « l’immunisation psychologique », qui consiste à exposer des individus à de petites doses de techniques de persuasion ou de manipulation typiques de la désinformation pour réduire la sensibilité aux fake news.
*Le Covars cite l’exemple de l’Institut Convergence Migrations (ICM) qui repose sur une équipe d’une dizaine de personnes salariées et regroupe près de 600 chercheurs associés (fellows).
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