Olivier Véran l’avait annoncé hier soir, la HAS l’a confirmé ce mardi : désormais le vaccin d’AstraZeneca peut être utilisé chez les plus de 65 ans.
Début février, la HAS avait préféré réserver ce vaccin au moins de 65 ans, compte tenu du peu de données d’efficacité disponible pour les classes d’âges supérieures. Depuis, la donne a changé avec notamment la pré-publication d'une étude observationnelle écossaise en vie réelle, « qui apporte des résultats très encourageants sur les bénéfices à court terme d'une première dose de vaccin (Pfizer ou AstraZeneca) contre le Covid-19 chez les plus de 65 ans », estime la HAS.
Pas de limite d'âge supérieure
Cette étude en vie réelle portant sur la population écossaise (dont plus de 2,5 millions de personnes de plus de 65 ans) avait pour objectif d'évaluer l'impact de la vaccination sur les hospitalisations, par groupe d'âge (18-64 ans, 65-79 ans, plus de 80 ans). Résultat : quelle que soit la tranche d'âge, la vaccination par un des deux vaccins étudiés (Pfizer et AstraZeneca) réduit significativement le nombre d'hospitalisations. Les effets les plus marqués sont observés 28 à 34 jours après la première dose avec une efficacité de 85 % pour les 18-64 ans, 79 % pour les 65-79 ans et 81 % pour les plus de 80 ans. Les analyses différenciées selon le type de vaccin administré confirment que l'impact le plus élevé est observé 28 à 34 jours après la première injection, que ce soit avec le vaccin Comirnaty (85 %) ou avec le vaccin AstraZeneca (94 %), ce dernier ayant été administré majoritairement chez les plus de 65 ans.
La HAS souligne toutefois que ces résultats « portent sur les hospitalisations et ne quantifient pas l'impact du vaccin AstraZeneca sur la survenue de formes symptomatiques de la maladie, ni sur la réduction des décès ». Par ailleurs, le manque de recul ne permet pas d'évaluer le maintien de l'efficacité au-delà de 5 semaines après la première dose.
Une autre étude conduite en conditions réelles au Royaume-Uni et dont les résultats ont été dévoilés en pré-print ce mardi va dans le même sens. Selon ce travail mené par le Public Health England, les deux vaccins utilisés outre manche (Pfizer et AstraZeneca) présentent une efficacité de plus de 80 % pour prévenir les hospitalisations chez les plus de 80 ans trois à quatre semaines après la première injection. Chez les plus de 70 ans, la protection contre les formes symptomatiques de la maladie quatre semaines après une première dose se situe entre 57 et 61 % avec le vaccin Pfizer, et entre 60 et 73 % pour le vaccin AstraZeneca.
D'autres données sur ce vaccin et son efficacité chez les plus âgés sont attendues très prochainement, notamment une étude contrôlée randomisée de phase III en cours aux États-Unis.
Mais d’ores et déjà, les résultats de l’étude Écossaise « nous permettent maintenant d’élargir sans arrière-pensée l’utilisation du vaccin AstraZeneca au plus de 65 ans et ce sans limite d’âge supérieure », a annoncé le Pr Dominique Le Guludec lors d’une conférence de presse.
« Dès lors, et dès le 2 mars, les médecins peuvent proposer la vaccination avec le vaccin AstraZeneca à leurs patients de 65 à 74 ans dès lors qu’ils présentent des comorbidités avec facteurs de risques de formes graves de COVID », précise un DGS urgent publié ce mardi. « Au-delà, ils peuvent également proposer la vaccination avec AstraZeneca à tous leurs patients âgés de 75 ans et plus ».
« Une bonne nouvelle » s’est félicitée la présidente de la HAS, qui tombe à pic, alors que le gouvernement s’était engagé à offrir rapidement une solution pour les 65-74 ans laissés pour compte jusque-là.
Les compétences vaccinales élargies pour tous les vaccins
Par ailleurs, toujours dans l'otique d'accélérer la vaccination, la HAS s'est prononcée en faveur de l’extension des compétences vaccinales des pharmaciens, des sages-femmes et des infirmiers pour l’ensemble des vaccins contre le Covid-19 y compris ceux à ARN messager.
La HAS recommande toutefois « de favoriser, à ce stade de la campagne vaccinale, la prescription par les médecins compte tenu d’une disponibilité encore limitée des vaccins contre la Covid-19 et afin de continuer à prioriser la vaccination des personnes les plus à risque de formes sévères ».
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