Diderot serait-il le père de la santé publique en France ?
Comme la santé publique ne dépend pas seulement de la médecine de soins, Diderot dans un article de l’Encyclopédie a développé une conception de la santé populationnelle. On peut considérer qu’il avait déjà une idée de la santé publique. L’obsession des nations était axée autour de l’essor démographique. Denis Diderot recommandait de s’occuper de la mortalité infantile, voire de l’accès aux soins afin de préserver le maintien de la population.
Pendant longtemps, l’économie et la santé, écrivez-vous, ont tissé des liens étroits. Or aujourd’hui vous évoquez un découplage. Comment l’expliquez-vous ?
Certes, il y a toujours une tension entre la santé et l’économie. Le développement de l’économie se réalise alors au détriment de la santé du fait de l’existence d’externalités, négatives en l’occurrence à court terme. En revanche, à moyen et long-terme, le développement économique améliore la santé populationnelle. Même à long terme, il ne peut plus promettre une amélioration de l’état de santé des populations. Parmi différents facteurs explicatifs, on peut citer la manière dont les sociétés modernes traitent l’environnement avec une ampleur problématique à la fois sur le plan de la pollution et du changement climatique.
La pandémie a pourtant découplé la santé et l’économie avec le fameux quoi qu’il en coûte présidentiel.
Clairement la santé est devenue une préoccupation centrale pour les gouvernements pour un certain temps. Disposent-ils toutefois des bons logiciels pour concevoir la méthode afin de s’attaquer à la santé populationnelle, c’est moins sûr. Certes c’est une bonne idée de relocaliser la production de paracétamol. Donner davantage de moyens aux hôpitaux, c’est indispensable. Il faut toutefois être lucide sur les causes de la mauvaise santé qui ne se fabrique pas à l’hôpital. En tout état de cause, cela prendra du temps. Il faut compter sur une génération pour en recueillir les premiers effets. L’inertie dans ce domaine est très grande. Si on le fait aujourd’hui, on sait que cela va marcher. En matière de santé publique, le déterminisme est fort. Si on diminue l’index de masse corporelle de la population, on est sûr que cela améliorera la santé à dix ou vingt ans.
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