Notre temps de sommeil est grignoté par les écrans. Sa moyenne est tombée en 2017 sous la barre symbolique des 7 heures quotidiennes pour atteindre 6 heures et 42 minutes par 24 heures, selon le dernier Baromètre de Santé publique France (SPF) sur le sommeil. En cause ? La hausse du travail de nuit, l’augmentation des temps de trajet, mais aussi la croissance de la consommation d’écrans (ordinateurs, télévision, tablettes, smartphones, etc.) et des usages qui y sont associés (jeux vidéo, réseaux sociaux, etc.).
Plus d'écran, c'est moins de sommeil
« Le déclin de sommeil est aussi lié, comme chacun peut l’observer, au surinvestissement des adultes comme des enfants dans le temps passé face à des écrans (…), à toute heure de la soirée et même de la nuit. (…) Ce comportement, que certains qualifient d’addictif, nuit maintenant gravement à la continuité et à la durée du sommeil quotidien », notent Damien Léger et François Bourdillon, dans l’édito du Bulletin épidémiologique hebdomadaire de SPF.
Ainsi, le temps passé devant un écran, hors activité professionnelle, a augmenté de 53 % entre 2006 et 2015 pour atteindre plus de cinq heures par jour en moyenne, toujours selon SPF. Chez les 15-24 ans, la baisse du temps de sommeil sous la barre des 8 heures quotidiennes, constatée l’an dernier par l’Institut national du sommeil et de la vigilance pour deux tiers d’entre eux, est liée à la consommation d’écrans. Plus de 4 jeunes sur 5 en regardent un avant de s’endormir. Ces jeunes ont en moyenne plus de difficultés à s’endormir (+ 20 %), connaissent des réveils nocturnes plus fréquents (+ 14 %) et somnolent plus que les autres en journée (+ 12 %).
Pas d'écran avant 3 ans
Les enfants ne sont pas épargnés et des questionnements se font de plus en plus pressants sur l’impact sur leur cerveau et des conséquences des écrans sur l'attention, la mémoire et les apprentissages. « Il y a de plus en plus d'études qui vont souvent dans tous les sens », commente à l’AFP la neuropsychologue toulousaine Stéphanie Iannuzzi, à l’occasion de la clôture, le 17 mars, de la 21e « Semaine du cerveau ». Si certaines données interrogent sur les conséquences d’une exposition précoce, il existe pour l’heure peu de certitudes sur le sujet.
Dans ce contexte, la Défenseure des enfants, Geneviève Avenard, plaide pour une « application stricte du principe de précaution, avec un bannissement des écrans avant trois ans dans les écoles et les structures d’accueil ». En octobre dernier, la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, avait également prôné un bannissement des écrans avant l’âge de 3 ans. Quelques semaines plus tard, en novembre, le Sénat adoptait une proposition de loi visant à lutter contre l’exposition précoce aux écrans des enfants de moins de trois ans.
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