D'après le volet de biosurveillance de l'étude Estaban conduite par Santé publique France, les enfants de 6-17 ans sont la tranche d'âge la plus exposée à des polluants retrouvés dans les objets quotidiens. C'est ce que révèle un article du Bulletin Hebdomadaire Épidémiologique (BEH) de cette semaine. Dans cette étude, l'analyse des niveaux d'exposition et d'imprégnation a concerné six familles de substances : bisphénols A, S et F, phtalates, perfluorés, retardateurs de flamme bromés, éthers de glycol et parabènes. C'est la première fois, en France, que ces substances ont été mesurées auprès d'un large échantillon. Selon les substances et les groupes démographiques, ces analyses ont porté sur 900 à 243 individus.
Paramètres alimentaires, professionnels… jusqu'à des analyses sanguines, urinaires
« Les objectifs du volet biosurveillance de cette étude étaient d’estimer les niveaux d’imprégnation de la population habitant en France continentale à des substances de l’environnement ayant un impact présumé et/ou observé sur la santé », expliquent les auteurs de cet article. Pour apprécier ces niveaux d'imprégnation de très nombreuses données ont été recueillies chez les personnes résidant en France âgées de 6 à 74 ans : données socio-économiques, mais aussi liées à l’alimentation, l’activité physique, la sédentarité, l’environnement résidentiel et l’exposition professionnelle, la santé générale et la consommation de soins. Des prélèvements biologiques (sang, urines, mèche de cheveux) ont aussi été effectués.
Les résultats montrent que « 100 % de l’échantillon analysé est imprégné par les bisphénols, le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique), le PFOA (acide perfluorooctanoïque) et les métabolites des phtalates recherchés (...) avec des niveaux d’imprégnation plus élevés chez les enfants qui pourraient s’expliquer par : des contacts cutanés et de type « main bouche » plus fréquents pour des produits du quotidien (jouets, peintures…) ; des expositions plus importantes aux poussières domestiques et un poids corporel plus faible par rapport à leurs apports alimentaires pour la plupart des substances mesurées sauf pour les perfluorés. »
Il n'y a pas que l'origine alimentaire
Les résultats montrent notamment que l’alimentation est loin de constituer l’unique source d’exposition à ces substances. Le BEH met en avant aussi l’utilisation de produits cosmétiques et de soins qui augmente les niveaux d’imprégnation des parabènes et des éthers de glycol. Autre élément important : la fréquence d’aération du logement qui est en lien avec la baisse des niveaux d’imprégnation des perfluorés et des retardateurs de flamme bromés.
Les auteurs de ce travail insistent sur l'importance des actions visant à réduire les expositions par les politiques publiques et à promouvoir des comportements individuels moins exposants.
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