Après l’OMS, les autorités sanitaires françaises viennent à leur tour de faire part de bonnes nouvelles sur le front du Monkeypox évoquant un infléchissement de l’épidémie dans l'hexagone depuis quelques semaines. « La mobilisation commence à porter ses fruits », s’est félicité le directeur général de la Santé, le Pr Jérôme Salomon, lors d’un point presse.
Selon le dernier point de situation de Santé publique France, au 29 août 2022, 3 547 cas confirmés biologiquement avaient été recensés dans l’hexagone contre 3 421 une semaine plus tôt. Comme précédemment, ces cas concernaient en très grande majorité des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (97 %), avec toutefois 56 cas recensés en population féminine et 9 cas pédiatriques.
Des études de modélisations attendues
Globalement, les données épidémiologiques « suggèrent que l'on a passé le pic de contaminations, a indiqué Laëtitia Huiart, Directrice scientifique de Santé publique France, mais on reste très prudents ». Des études de modélisation menées par le Haut Conseil de la santé publique, l’institut Pasteur et l’ANRS maladies infectieuses émergentes sont en cours afin d’anticiper l’évolution de l’épidémie à plus long terme.
D’ores et déjà des simulations britanniques vont dans le sens d'une poursuite de la baisse du nombre de nouveaux cas, « dans les semaines et les mois à venir », rapporte Laëtitia Huiart. Ces études soulignent aussi le poids important sur l’évolution de l’épidémie des mesures de prévention et de la vaccination.
La vaccination maintenue encore plusieurs mois
Dans ce contexte, l’offre vaccinale devrait être maintenue « pendant au moins plusieurs mois » a annoncé le Pr Salomon, anticipant un prolongement jusqu’à au moins début 2023.
En France, 220 centres de vaccination ont permis d'administrer à ce jour 70 000 doses de vaccins. Et « d'ici la fin de la semaine, on aura dépassé les 140 000 doses livrées sur le terrain » , a détaillé le directeur général de la santé.
Si désormais, selon la DGS, de nombreux créneaux de vaccination sont disponibles à court terme, le Pr Salomon n’exclut pas de faire évoluer le dispositif en développant une stratégie d'aller-vers, pour toucher un public moins informé ou plus éloigné des sites de vaccination. Par ailleurs, après l’expérimentation de la vaccination en officine lancée début août dans cinq pharmacies de trois régions, l’initiative pourrait connaître « un élargissement pragmatique » en fonction des besoins, mais n'a pas vocation à être généralisée, indique la DGS. La vaccination en cabinet de ville – et notamment chez le généraliste - n’est pas non plus à l’ordre du jour, d’autant qu’il existe des freins organisationnels et logistiques, « avec des enjeux de froid, de conservation » des doses de vaccin.
Concernant la sécurité des vaccins, Caroline Semaille, Directrice générale adjointe de l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé, a dressé lors du point presse, un premier bilan plutôt rassurant. Ce sont des produits de 3è génération « beaucoup mieux tolérés que leurs prédécesseurs » a-t-elle rappelé. Et pour le moment, « on n’a vraiment aucun signal de pharmacovigilance avec depuis le début de la vaccination moins de 10 signalements d’effets secondaires pour la plupart attendus ».
Côté efficacité, des études sont en cours afin d’évaluer plus spécifiquement l’impact de ces vaccins vis-à-vis du Monkeypox. Mais dans tous les cas, la vaccination ne peut suffire à elle seule à endiguer l'épidémie, a rappelé le Pr Salomon, insistant sur l'importance de la prévention et des comportements individuels et collectifs.
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