Un an après la diffusion du mpox dans le monde et son arrivée en France, la conduite à tenir face au virus change légèrement.
PCR systématique pour les cas suspects
Comme le précisent Santé publique France et la Direction générale de la Santé (DGS), l’évolution la plus notable concerne le retour de la PCR systématique pour les patients présentant des signes cliniques évocateurs d’infection à mpox. En effet, tout patient suspect « doit (à nouveau) bénéficier d’une consultation médicale et d’un test diagnostique réalisé par qPCR ou RT-PCR mpox ou Orthopoxvirus ».
Ceci, car « en raison du faible nombre de nouveaux cas, la valeur prédictive du diagnostic clinique diminue », d’où un besoin de confirmation biologique.
À noter que les cas probables – c’est-à-dire présentant des symptômes évocateurs d’une infection à mpox et ayant eu un contact à risque avec un cas confirmé – ne sont pas concernés. « Il n’est pas nécessaire de tester les cas probables et de les confirmer biologiquement », précise Santé publique France.
Quoi qu’il en soit, la déclaration des cas probables comme confirmés reste obligatoire. « Pour permettre la mise en œuvre des investigations, du contact-tracing et des mesures de santé publique urgentes autour des cas, nous vous remercions de signaler l’ensemble des cas d’infection probables ou confirmés au virus mpox dans les meilleurs délais aux Agences régionales de santé (ARS) », rappelle la DGS, qui incite par ailleurs à orienter les patients vers l’enquête comportementale anonyme MECCDO « qui permet de mieux comprendre les comportements et pratiques sexuelles des personnes contaminées afin d’adapter les stratégies de prévention ».
Des cas parmi des vaccinés
En outre, si en matière de prévention, la DGS incite toujours, entre autres, à « promouvoir la vaccination auprès des personnes éligibles », Santé publique France souligne qu’injection ne doit pas rimer avec moindres précautions. « Les recommandations de prévention restent d’actualité, en particulier l’évitement des rapports sexuels en cas de lésions évocatrices de mpox, et l’usage du préservatif. » De plus, « il est important de penser à ce diagnostic en cas de lésions typiques de mpox y compris chez des personnes correctement vaccinées », ajoute l’agence.
À l’origine de ce rappel se trouve un cluster récemment observé en Touraine. « 19 cas masculins confirmés ont été signalés en région Centre-Val de Loire, dont 16 depuis le 1er mars », rapporte Santé publique France, avec une « proportion élevée (53 %) de vaccinés ». D'où l'importance de disposer de « données robustes sur l’efficacité en vie réelle des vaccins contre le mpox » souligne Santé publique France.
La vigilance reste de mise
Ces recommandations interviennent dans un contexte épidémiologique relativement calme. « Après un premier épisode épidémique sur le territoire national à l’été 2022, la diminution du nombre de cas d’infections au virus mpox sur le territoire national ces derniers mois se confirme », rassure Santé publique France. Ainsi, entre le 23 mars et le 27 mars, seuls deux nouveaux cas ont été enregistrés en France – sur un total de plus de 4 100 cas confirmés biologiquement et près de 860 possibles ou probables recensés depuis le début de l’épidémie.
Ce faible niveau d’incidence apparent « est également observé au niveau mondial, avec 247 cas déclarés au cours des trois dernières semaines (…) », détaille Santé publique France.
Cependant, pour les autorités, la vigilance reste de mise. « Il est nécessaire de poursuivre les efforts », souligne la DGS. D’abord car les chiffres de Santé publique France pourraient être sous-estimés. « Des cas pourraient (…) ne pas recourir aux soins et ne pas être diagnostiqués ni déclarés », indique l’agence de santé publique.
Mais surtout, une résurgence épidémique reste possible. « L’avis du Comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires (COVARS) du 22 novembre 2022 sur l’épidémie à virus mpox2 identifiait (…) des risques de reprise (…) dans les prochaines semaines », insiste la DGS. Un risque de nouvelle vague aussi évoqué à demi-mot par Santé publique France, qui « appelle à la vigilance à l’approche de la saison des festivals internationaux HSH et des marches des fiertés ».
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