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Olivier Véran alerte sur l'aggravation de l'épidémie

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Publié le 05/11/2020
Covid-19

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Crédit photo : SPL/PHANIE

"La pandémie est grave et la situation se détériore rapidement", a indiqué le ministre de la Santé Olivier Véran, tendu et grave lors de la conférence de presse de ce soir. Il a de nouveau fait appel au patron de la DGS, Jérôme Salomon qui a de nouveau égréné des chiffres. En 24 heures, 58 046 cas positifs et plus de 3 000 nouveaux malades ont été hospitalisés, dont 447 en réanimation. Jusque-là, la France compte 1,6 million de cas et 39 037 décès depuis le début de la pandémie (8 000 depuis septembre et la seconde vague). 650 000 tests antigéniques ont été déployés dans les Ehpad, a répondu le ministre à une internaute.

"De la réa on n'est pas sûr d'en sortir"

Le ministre s'est voulu à la fois pédagogique et grave en alertant sur les risques. Sur 100 personnes contaminées, 2 % développent des formes graves et vont être hospitalisées en réanimation. "On n'est pas sûr d'en sortir. La réanimation est un lieu entre deux mondes", a pointé le ministre qui mentionne des possibles séquelles graves de toutes formes. D'ailleurs, leur nombre atteint est de 6 500 lits, soit 85 % du taux d'occupation (5 000 au début de la deuxième vague) et va augmenter en fonction des besoins.

Mobilisation "infinie" des soignants

Concernant la mobilisation des soignants jugée "infinie" par Olivier Véran, 12 000 professionnels de santé se sont portés volontaires, plus de 7 000 d'entre eux ont été formés pendant l'été, environ 1 500 en cours de formation, sans oublier les étudiants dont 8 000 infirmiers viennent travailler en tant qu'aides-soignants. Côté pédagogie et alerte, le ministre à partir des modélisations réalisées par l'Institut Pasteur a souligné que si rien n'avait été fait (couvre-feu, confinement), tous les services de réa auraient été saturés à partir du 11 novembre.

60 évacuations sanitaires

Le virus est partout, mais circule plus à certains endroits que d'autres. D'où la nécessité par exemple pour la région la plus touchée, Auvergne Rhône-Alpes, de procéder à des évacuations de patients. 43 ont été déjà réalisées et 200 sont projetées bientôt. Au total sur tout le territoire, une soixantaine d'évacuations sanitaires ont été effectuées.

Patients fragiles sous surveillance

Sur le lien ville-hôpital, un médecin généraliste, le Dr Michel Baux et un médecin interniste, le Dr Édouard Devaux, ont été invités à la conférence de presse. Ils ont souligné la nécessité de diffuser les connaissances acquises pendant la première vague à une équipe sanitaire territoriale. Et d'expliquer le suivi numérique déjà réalisé par des cellules d'intervention mobiles composées d'infirmières et de médecins libéraux. "La médecine de ville va avoir un rôle beaucoup plus important que lors de la première vague pour les personnes âgées et présentant des symptômes", a martelé le Dr Baux, "tous les patients doivent être sous surveillance".


Source : lequotidiendumedecin.fr