Alors que depuis près d’un an et demi, le masque est devenu le compagnon quotidien de plusieurs millions de Français, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) s’est penchée sur les risques sanitaires potentiels liés à leur utilisation régulière. Elle publie ce mardi deux avis qui tendent à rassurer, même si plusieurs inconnues persistent.
Concernant les masques chirurgicaux, l’agence a évalué les risques liés à la présence de plusieurs substances chimiques. Dioxines, furanes, PCB dioxin-like, hydrocarbures aromatiques polycycliques ou encore composés organiques volatils : en s’appuyant sur deux campagnes de tests réalisées en 2020 et 2021 par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF), les experts ont dressé un inventaire des différents produits retrouvés dans ces masques.
Des doses journalières d'exposition sous les seuils autorisés
Pour chacun de ces produits, il a été ensuite calculé la dose journalière d’exposition par voie respiratoire et cutanée pour un adulte ou un enfant de 6 ans portant des masques neufs, toute la journée, dans les conditions d’utilisation préconisées (changement de masque toutes les 4 heures maximum, masque porté dans le bon sens, etc.).
Selon cette expertise, « les expositions aux substances chimiques retrouvées dans les masques ne dépassent pas les seuils sanitaires, aussi bien pour les adultes que pour les enfants », rassure l’Anses. Ce respect des seuils sanitaires « garantit l’absence de risque pour la santé des populations que ces substances soient inhalées ou en contact avec la peau », explique Céline Dubois qui a coordonnée cette expertise.
Sous réserve toutefois que les préconisations de port de masques soient respectées, l'évaluation n’ayant pas été faite pour des conditions d’utilisations en dehors des clous (par exemple inversion de la face au contact du visage, masques séchés au soleil ou lavés, etc.).
Autre bémol, « l’expertise ayant été conduite dans des délais contraints, nous n’avons pas pu étudier le relargage des substances émises par les masques » précise Céline Dubois. Aussi, l’Agence recommande que les fabricants et metteurs sur le marché réalisent une évaluation du relargage des substances chimiques ou de particules contenues dans ces masques.
Par ailleurs, plusieurs substances retrouvées dans les masques n’entrant pas intentionnellement dans leur composition, l’Anses appelle les industriels « à prendre les mesures nécessaires pour maîtriser les sources de contamination de leurs produits ».
Privilégier les masques sans graphène
Un autre travail s’est penché plus particulièrement sur les masques FFP2 contenant du graphène. En avril 2021, les autorités canadiennes avaient retiré du marché plusieurs références de ce type de masques, sur la base d’un potentiel risque pulmonaire lié à l’inhalation de particules de graphène. Ces mêmes références ayant également été distribuées en France, en particulier aux professionnels de santé, les autorités françaises avaient suspendu leur distribution dans l’attente d’une évaluation des risques par l’Anses. L’agence publie aujourd'hui ses conclusions.
« Les données disponibles ne mettent pas en évidence de situations d’exposition préoccupantes », rassurent les experts.
Cependant, compte tenu de l’existence de masques sans graphène respectant les normes et ayant démontré leur efficacité de filtration particulaire ; de l’absence de certitude sur le potentiel de relargage du graphène lors du port des masques ; du manque de données sur la toxicité du graphène sous ses différentes formes et des doutes concernant le caractère biocide du graphène allégué par certains fabricants, l’Anses appelle à privilégier la mise sur le marché de masques sans graphène.
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