Les « puffs », ces cigarettes électroniques jetables apparues en France en 2021 font de plus en plus d’adeptes, notamment chez les adolescents.
En octobre dernier déjà, plusieurs associations de lutte contre le tabac s’étaient inquiétées de cette nouvelle mode et plusieurs parlementaires, par des amendements au projet de loi de financement de la Sécurité sociale avaient déjà tenté de les réguler. Les sénateurs avaient souhaité introduire une taxe dissuasive sur ces produits. Le gouvernement, bien que préoccupé par le sujet, avait voté contre.
Au même moment, une proposition de loi, déposée à l’Assemblée nationale par une trentaine de députés de tous horizons, suggérait une interdiction pure et simple, comme c’est déjà le cas en Allemagne, en Belgique ou en Irlande. Mais cette PPL n’a toujours pas été inscrite à l’ordre du jour.
Ces derniers jours, les associations ont donc de nouveau mis la pression sur l’exécutif pour avancer sur le sujet. Dans une tribune publiée dans Le Monde le 30 avril, un collectif de plus de vingt de personnalités médecins, tabacologues et défenseurs de l’environnement a appelé à l’interdiction de la cigarette électronique jetable et demandé l’inscription de la PPL à l’ordre du jour de l’Assemblée. Ils demandent à mettre « un terme à cette aberration écologique et sanitaire ».
Dans le plan anti-tabac 2023-2028 ?
« Si la vente de ce produit est normalement interdite aux mineurs, cela n’empêche pas ses fabricants de déployer des stratégies marketing agressives à destination des jeunes, voire des très jeunes, notamment sur les réseaux sociaux », écrivent-ils, rappelant également que « son taux de nicotine, pouvant aller jusqu’à 20 milligrammes/millilitre, est suffisamment élevé pour créer une forte dépendance et peut constituer une porte d’entrée vers le tabagisme ».
Ils mettent aussi en avant le fait qu’« au regard de sa composition et de son caractère non rechargeable », elle constitue aussi « un fléau environnemental ».
Jusqu’alors attentiste sur le sujet, le gouvernement semble s’être forgé une opinion. En interview ce 3 mai sur France Inter, le ministre de la Santé François Braun a fait qu’il était favorable à l’interdiction.
Je suis favorable à l'interdiction des cigarettes électroniques "puffs", parce qu'elles amènent une partie jeune de notre population vers le tabagisme, qui est un fléau. J’y travaillerai avec les parlementaires, dans le cadre de la préparation du prochain plan tabac 2023-2028. pic.twitter.com/dBqvWnIhT8
— François Braun (@FrcsBraun) May 3, 2023
« Oui, je suis favorable à l'interdiction des "puffs" » car elles « amènent une partie jeune de notre population vers le tabagisme », a-t-il déclaré. « Le tabagisme, c'est un fléau, c'est 75 000 morts par an, je le rappelle », a-t-il ajouté.
François Braun s’est donc dit prêt à travailler avec les parlementaires sur le sujet. À quelle échéance ? L’interdiction pourrait figurer dans la prochaine loi de financement de la Sécurité sociale ou dans « d’autres lois avant la fin de l’année », a-t-il fait savoir. Dans tous les cas, elle pourrait s’inscrire dans le cadre du nouveau plan anti-tabac du gouvernement, prévu sur la période 2023-2028.
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