C’est parti ! Comme chaque année à la même époque, le ministre de la Santé vient de lancer officiellement la campagne de vaccination contre la grippe. « Si la cinétique de l’épidémie de grippe reste à ce stade impossible à anticiper, nous devons collectivement nous préparer à cette circulation virale, avec un enjeu fort pour protéger les plus fragiles et notre système de santé par des couvertures vaccinales les plus élevées possible », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse.
30 % de doses supplémentaires par rapport à l'an passé
Pour cette saison 2022-2023, quatre vaccins sont disponibles, sans indication préférentielle : les vaccins Fluarix Tetra, Influvac Tetra, et Vaxigrip Tetra -utilisables dès l’âge de 6 mois-, et le vaccin haute dose Efluelda remboursé pour les 65 ans et plus. Tous sont tétravalents et contiennent des souches de type A/Victoria/2570/2019 (H1N1)pdm09 ; A/Darwin/9/2021 (H3N2) ; B/Austria/1359417/2021 (lignée B/Victoria) et B/Phuket/3073/2013 (lignée B/Yamagata).
Cette année encore, « la vaccination contre la grippe doit s’adresser en priorité aux professionnels de santé et aux personnes les plus fragiles », rappelle les autorités sanitaires dans un communiqué. Soit les sujets âgés de 65 ans et plus ; les adultes et enfants souffrant de pathologies chroniques (insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque, diabète, insuffisance rénale, asthme, bronchopneumopathie obstructive…) ; les personnes obèses avec un IMC égal ou supérieur à 40 kg/m2 ; les femmes enceintes ; l’entourage des nourrissons de moins de 6 mois à risque de grippe grave et les proches des personnes immunodéprimées.
Même si assure François Braun « nous avons avons de quoi vacciner toute la population cible et même au-delà » , (avec près de 30 % de doses supplémentaires par rapport à 2021), la délivrance et l’administration du vaccin seront réservées aux plus fragiles pendant les 4 premières semaines de la campagne, (soit du 18 octobre au 15 novembre 2022).
Par rapport à l’an passé, cette campagne « va bénéficier d’une nouvelle étape dans l’extension des compétences vaccinales », souligne le ministre, puisque les mineurs de 16 ans et plus ciblés par les recommandations, peuvent désormais être vaccinés, sans prescription médicale préalable, par les pharmaciens d’officine et les infirmiers. Pour les personnes éligibles de moins de 16 ans, une prescription préalable à la vaccination, reste par contre nécessaire. De leur côté, les sages-femmes peuvent maintenant vacciner l’ensemble des mineurs.
Alors que les sujets vulnérables vis-à-vis de la grippe le sont aussi généralement face au Covid, les deux campagnes de vaccination « doivent être réalisées en synergie », insiste le ministre de la santé. Comme rappelé par le Pr Brigitte Autran, présidente du Covars (comité de veille et d’anticipation des risques sanitaires), l’injection concomitante des deux vaccins est possible (y compris pour les vaccins Covid-19 bivalent), si elle est réalisée sur deux sites d’injection distincts. « Cette co-administration est extrêmement bien tolérée, rassure l'infectiologue et n'induit ni complications ni fatigue supplémentaire ». Aucun signal particulier n’a été identifié par les dispositifs de pharmacovigilance lors de la campagne 2021-2022 au cours de laquelle la co-administration des vaccins contre la grippe et le Covid-19 était déjà recommandée.
Des couvertures vaccinales insuffisantes chez les moins de 65 ans
Tandis que près de 17 millions de bons ont été envoyés par la Cnam aux personnes ciblées par les recommandations vaccinales, les autorités sanitaires craignent une certaine désaffection vis-à-vis de la vaccination contre la grippe. Selon l’étude Covi-Prev publiée le 6 octobre, 61 % des personnes de 65 ans et plus auraient l’intention de se faire vacciner cette année contre 69 % la saison dernière. Et après une hausse exceptionnelle de 8 points en 2020-2021 liée au contexte sanitaire, le taux de couverture vaccinale antigrippale 2021-2022 (52,6 %) s’est maintenu au-dessus des années pré-Covid-19 mais avec une baisse d’environ 3 points. Surtout, « si le taux de couverture vaccinale atteignait 56,8 % pour les 65 ans et plus, elle n’était que de 34,3 % pour les personnes plus jeunes ayant des maladies chroniques » , souligne le communiqué. La vaccination, « reste également très insuffisante chez les femmes enceintes, ainsi que chez les professionnels de santé »
Les autorités pointent aussi une couverture insuffisante chez les enfants à risque (18,7 %) alors que selon le BEH du 18 octobre, l'épidémie 2021-2022, par ailleurs exceptionnelle par son caractère tardif, a eu un « impact modéré en population générale, mais important chez les enfants de moins de 15 ans ».
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