Courrier des lecteurs

Trop de sursis pour les agresseurs

Publié le 21/01/2019

En 40 ans d'exercice à Boulogne (92), seul dans mon cabinet, j'ai été agressé verbalement de très nombreuses fois, et physiquement 3 fois. Pourtant, j'ai trop rarement signalé ces faits à la police et au CDOM dont les chiffres sont très sous-estimés. Je le regrette maintenant. Dans les années 90, une patiente que je connaissais pourtant bien, à qui je refusais un certificat injustifié pour pouvoir bénéficier d'une prestation supplémentaire, m'a dit qu'elle allait me faire assassiner par le FIS (Front Islamique du Salut). Quelques jours plus tard, j’ai été agressé par deux personnes un soir par derrière en sortant de mon cabinet, roué de coups, le visage entièrement brûlé par des gaz lacrymogènes au contact direct du visage et dépouillé. Cette fois-là, j'ai porté plainte et signalé au CDOM : aucune recherche d'empreinte sur ma sacoche et des objets retrouvés. Dossier classé sans suite pour la justice. Quant à l'Ordre, pas de nouvelle, aucun soutien… C'est bien si les choses changent et s'il y a des peines de prison effectives (cf. lequotidiendumedecin.fr du 4 janvier : « Un interne mis KO lors d’une garde de noël, son agresseur condamné à 10 mois ferme. ») C'est trop rare. Les coupables, quand ils sont identifiés, sont condamnés à des peines avec sursis ou de la prison ferme qu'ils ne font jamais.

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Dr Yves Gaunard, Paris

Source : Le Quotidien du médecin: 9717