Jusqu’à présent, les rares cas de thromboses atypiques associées au vaccin Vaxzevria d’AstraZeneca ont été observés principalement chez des femmes jeunes. Mais les nouvelles données de surveillance publiées vendredi par l'ANSM suggèrent que les hommes et les plus âgés peuvent aussi être concernés.
Alors que l’utilisation du vaccin Vaxzevria est réservée aux personnes de 55 ans et plus depuis le 19 mars, le neuvième rapport de pharmacovigilance pointe en effet une évolution notable des sujets touchés.
Neuf nouveaux cas
Du 2 avril au 8 avril 2021, « 9 nouveaux cas de thromboses de localisation atypique et 2 cas de coagulations intravasculaires disséminées (CIVD) isolées ont été analysés portant le total à 23 cas depuis le début de la vaccination, dont 8 décès », rapporte l’ANSM. Par rapport aux périodes précédentes, « ces 9 cas concernent des patients plus âgés (âge moyen de 62 ans) avec davantage de thromboses splanchniques et un sex-ratio inversé (4 femmes et 5 hommes) ».
Ces nouvelles constatations « nécessitent d’être prises en compte dans les réflexions à venir au niveau national et européen, même si, à ce jour, la classe d’âge des 16 à 49 ans reste prépondérante », concluent les experts.
Un courrier adressé aux professionnels, sous l'autorité de l'ANSM, fait par ailleurs état d’un lien de causalité « plausible » entre la vaccination avec Vaxzevria et la survenue de thromboses avec thrombocytopénie. « Aucun facteur de risque spécifique n'a été identifié à ce stade », précise le document qui émet par ailleurs une hypothèse quant au mécanisme en cause dans la survenue de ces accidents, en faisant un parallèle avec la thrombocytopénie induite par l'héparine atypique (TIHa). Il pourrait donc s’agir d’une réponse immune atypique post-vaccination avec synthèse d’un auto-anticorps dirigé contre le facteur 4 plaquettaire (PF4) qui pourrait modifier la structure du PF4, comme cela a été montré pour la TIHa. Des titres élevés d'anticorps anti-PF4 ont été observés chez tous les patients pour lesquels un échantillon sanguin a été analysé, ce qui renforce cette hypothèse.
Deux nouveaux signaux potentiels identifiés
Au-delà du risque thrombotique, deux signaux potentiels ont également été identifiés suite à de nouveaux cas de paralysie faciale et de polyradiculonévrite aiguë (dont syndrome de Guillain-Barré). « Ces événements feront l’objet d’une surveillance particulière », indique l’ANSM.
Concernant les vaccins à ARN, la surveillance ne met en évidence aucun nouveau signal de sécurité confirmé.
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