Dans la course au vaccin contre le Sars-cov-2, la publication simultanée dans le Lancet de deux études positives est encourageante, même si de nombreuses questions restent en suspens. Ces essais de phase 1/2 et 2 portaient sur deux candidats vaccins à adénovirus, l’un développé par l'université d'Oxford en partenariat avec le laboratoire AstraZeneca, l’autre issu de la recherche Chinoise et financé par le groupe de biotechnologie CanSino Biologics.
Forte réponse immunitaire
Les résultats montrent que ces vaccins potentiels sont capables de générer « une forte réponse immunitaire» et sont bien tolérés chez l’homme.
28 jours après l'injection, la majorité des participants aux deux essais avaient ainsi développé une réponse anticorps qui s’est maintenue jusqu’à 56 jours. Une réponse cellulaire a aussi été mise en évidence avec une stimulation des lymphocytes T chez respectivement 100 % des sujets de l'essai britannique et plus de 90 % de ceux de l'essai chinois.
Concernant la tolérance, aucun des deux essais n'a enregistré d'effet indésirable grave. Les effets secondaires les plus fréquents étant des maux de tête, fièvre, fatigue et une douleur au point d'injection du vaccin.
En attendant les études de phases 3
Ces résultats étaient très attendus et constituent un signal positif, mais il reste encore « un long chemin à parcourir », comme l’a souligné Michael Ryan, directeur des situations d'urgences sanitaires à l’OMS. Et avant d’envisager toute commercialisation, des études de phase 3 sont nécessaires pour confirmer ces données et répondre à certaines interrogations.
«Ces premiers résultats sont prometteurs mais il y a encore beaucoup à faire avant de pouvoir affirmer que notre vaccin aidera à gérer la pandémie de COVID-19, appuie le Pr Sarah Gilbert, (Oxford), co-auteur de l'étude britannique . En plus de continuer à tester notre vaccin dans les essais de phase 3, nous devons en savoir plus sur le virus car, par exemple, nous ne savons toujours pas quelle est l'ampleur de la réponse immunitaire que nous devons provoquer pour protéger efficacement contre l'infection par le SRAS-CoV-2 ».
Un vaccin livré avant la fin de l'année ?
Des questions se posent aussi sur l’immuno-généité chez les plus âgés qui sont aussi les plus à risque de formes graves. Seul l'essai chinois comportait des patients de plus de 55 ans, or chez ces derniers, les taux d'anticorps observés étaient moins élevés. « Il est possible qu'une dose supplémentaire soit nécessaire pour entraîner une réponse immunitaire plus forte dans la population âgée», a estimé l'un des auteurs, Wei Chen, de l'Institut de Biotechnologie de Pékin.
Malgré tout, AstraZeneca espère pouvoir livrer son vaccin « d'ici à la fin de l'année au plus tard », a déclaré mardi sur RTL, Pascal Soriot, son PDG.
« On travaille main dans la main avec les régulateurs, on échange nos données au jour le jour de façon à ce que l'évaluation se fasse très vite. » Le groupe a commencé à produire le vaccin « dans pas mal de régions » afin qu'ils soient « prêts à être utilisés » si les résultats cliniques des essais de phase 3, « espérés à l’automne », sont positifs.
Le cas échéant, ce vaccin devrait être proposé « à prix coûtant à toutes les géographies du monde », selon M Soriot, soit « à peu près 2,50 euros à l'unité ».
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