Le fait suivant peut paraître invraisemblable et pourtant il est vrai. Récemment, un malade habitant la même maison que le médecin qui le soignait depuis plusieurs années meurt d’un cancer au rectum. La maladie avait d’ailleurs été confirmée et suivie par les consultants suivants : les prof. Agrégés C. et P.C., médecin des hôpitaux, ainsi que le prof. agrégé W. et le prof. Q., chirurgiens des hôpitaux.
Arrive le médecin de l’Etat-civil, inconnu d’ailleurs du médecin traitant. Il regarde vaguement les quelques ordonnances et dit, paraît-il, d’un ton « bourru » : « Ce n’est pas un cancer du rectum, c’est un cancer de la prostate ; d’ailleurs, c’est l’âge où l’on meurt de cette maladie (le défunt avait 50 ans, Ndlr) ; vous n’avez donc pas vu un spécialiste ? ».
C’est la veuve et le fils, personnes des plus honorables qui ont conté ce fait au médecin traitant, non pas à cause du procédé anti-confraternel qu’elles n’apercevaient pas, mais pour se plaindre de la façon « brutale » dont le médecin de l’Etat-civil avait semblé leur reprocher de n’avoir pas donné au défunt les soins nécessaires.
Ainsi voilà un médecin de l’Etat-civil qui n’a même pas examiné le cadavre (contrairement aux instructions réglementaires, « Instructions concernant le service des médecins de l’Etat-civil », 1906, p. 43 et 44) à l’épigastre duquel il aurait vu une grosse tumeur de généralisation ; il a encore bien moins pratiqué le toucher rectal, et qui s’amuse par inconscience ou folie, à moins que ce ne soit pour le plaisir de nuire à rectifier post mortem, d’une façon aussi ostensible que cavalière, le siège du mal pour lequel le défunt P… a été soigné pendant trois ans par plusieurs compétences.
Il paraît que le médecin traitant, tout d’abord abasourdi (on pourrait l’être à moins), ne veut pas porter plainte ; il se dit cuirassé de l’œs triplex, plus utile à notre époque que du temps d’Horace. Tant mieux pour l’imprudent vérificateur des décès car il aurait pu lui en cuire dans ce cas aussi tangible et si contraire aux instructions préfectorales à défaut des autres considérations.
Il est fâcheux d’être obligé d’invoquer les règlements. C’est donner un semblant de raison aux Robespierres de la profession qui voudraient em… bêter les étudiants en médecine par des cours préparatoires de bonne conduite. Il faut avouer qu’il peut y avoir des praticiens qui ne savent pas se conduire.
(La Presse médicale, 1909)
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