Les séropositifs de demain pourront-ils contrôler spontanément leur infection au bout de quelques années de traitement ? C’est l’espoir que laisse entrevoir une étude française du Visconti Group menée sur sous l’égide de l’ANRS et publiée dans PLoS pathogens et qui confirme le concept de guérison fonctionnelle.
14 patients VIH-1 positifs traités très précocement dans les 10 semaines post-contamination pendant 3 ans en moyenne, contrôlent toujours spontanément leur infection 7,5 ans après l’arrêt des antirétroviraux. « Le traitement précoce a probablement limité l’extension des réservoirs viraux et préservé les réponses immunitaires. Cette combinaison a certainement pu favoriser le contrôle de l’infection après l’arrêt du traitement », explique le Pr Christine Rouzioux, coordonnatrice de l’étude (hôpital Necker et université Paris Descartes).
Ces patients, appelés « Post Treatment Controllers » ou PTC, ne représentent pas plus de 0,001 % des cas de contamination en France. Ils sont même moins nombreux que les patients « naturellement contrôleurs », c’est-à-dire ceux qui résistent naturellement au virus et qui ne développent pas d’infection – appelés HICs pour « spontaneaous HIV controllers » – qui représentent un peu moins de 0,1 % des sujets infectés.
Alors que l’on sait selon le Pr Jean-François Delfraissy (directeur de l’ANRS), que « les patients naturellement contôleurs ont un profil HLA particulier avec surreprésentation de la combinaison HLA B 27 et B57, les patients PTC français de l’étude n’ont strictement aucune particularité génomique détectable à ce jour ». Toujours est-il que les résultats de l’étude Visconti plaident en faveur d’une initiation précoce du traitement antirétroviral. « Et, à défaut d’éradication du VIH, on pourrait rêver et espérer qu’en traitant encore plus tôt et avec d’autres molécules, on pourrait transformer davantage de malades en PTC », conclut le Pr Delfraissy. Rappelons que déjà, début mars, un cas de rémission fonctionnelle avait été observé chez un enfant né séropositif traité 30 heures après sa naissance et pendant 18 mois, contrôlait encore l’infection 6 mois après l’arrêt des antirétroviraux.
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