D'après le dernier Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) qui fait un bilan du programme national de dépistage de la surdité bilatérale néonatale (SPBN) mis en place fin 2014, les résultats sont positifs. En effet, en 2016, le nombre d'enfants vivants en France et bénéficiant de ce programme a atteint 93,8 %, un taux supérieur à l'objectif fixé qui était de 90 %. Sur les 27 régions françaises, 21 ont dépassé cet objectif. Ce dépistage s'est bien accéléré entre 2015 et 2016 passant de 83,3 % à 93,5 %.
0,1 % de refus de la part des parents
Ce programme de dépistage consiste en une vérification de l'audition de nouveau-né en maternité par des oto-émissions acoustiques automatisées (OEAA) et/ou les potentiels évoqués auditifs automatisés (PEAA). Dans certaines régions un autre test est réalisé dans le premier mois de l'enfant, les tests par les OEAA effectués après la naissance pouvant être faussés par le reste de liquide amniotique pouvant persister quelques jours dans les conduits auditifs externes de l'enfant.
Les auteurs de ce travail précisent que l'acceptation de ce programme de dépistage par les parents était très bonne, avec un taux de refus de 0,1 %.
Le BEH détaille aussi les résultats de ce dépistage néonatal, indiquant qu'en 2016, « après la phase de dépistage, 0,9 % des nouveau-nés sont suspects de SPBN, ce qui représente environ 8 000 enfants chaque année. Sur la base des données transmises, la prévalence annuelle de la surdité permanente bilatérale a été estimée à 1,3 ‰ (légère et profonde) et 0,9 ‰ (moyenne et profonde) en 2015 », précise cette publication. À noter également que la part d'enfants suspects de surdité bilatérale néo-natale après la phase de dépistage et ayant consulté pour un diagnostic de surdité était de 62 %.
On peut faire mieux...
Malgré ces chiffres concluants, les auteurs soulignent que certains pays occidentaux font mieux : « bien que l'exhaustivité du dépistage en France soit élevée, elle s'avère inférieure à celle observée dans d'autres pays ayant mis en place le même type de programme : 97,8 % aux États-Unis en 2017, 98,4 % en Pologne en 2016 et 99,3 % en Italie en 2011 ». Cependant dans ces pays, ce programme de dépistage existe depuis plus longtemps qu'en France (plus de 10 ans, et même 37 ans aux USA).
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