Surmortalité cardio-vasculaire persistante chez les diabétiques

Publié le 08/11/2016
diabète

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Crédit photo : GARO/PHANIE

Une étude parue ce mardi dans le BEH démontre que la mortalité globale des patients diabétiques a baissé en France. Cependant la surmortalité, toutes causes confondues, demeure élevée chez ces personnes par rapport à la population générale.

Données des cohortes Endred 2001 et 2007

Ces travaux portaient sur deux cohortes d'adultes âgés de 45 ans et plus qui ont bénéficié d'au moins un remboursement d'antidiabétiques oraux ou d'insuline. L'analyse des données incluait 8 437 individus de la cohorte baptisée Entred 2001 qui couvraient une période de suivi des patients de 2002 à 2006 et 5 869 personnes de la seconde cohorte, nommée Entred 2007, où les participants ont été suivis de 2007 à 2012.

D'après les résultats, la mortalité a diminué chez les patients diabétiques, même si cette baisse est plus importante chez les hommes (-26 %) que chez les femmes (-11 %). De même, comparée à la population générale, une réduction de la surmortalité globale a été constatée chez les hommes diabétiques passant de 53 % à 34 % alors qu'elle stagne chez la gent féminine. Elle est évaluée à 51 % lors de la période de 2007 à 2012.

Cette diminution est aussi remarquée pour la mortalité par cancer : les hommes atteints de diabète ont à présent 21 % de plus de risques de mourir de cancer par rapport à la population générale et les femmes 26 %. En revanche, en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires, qui restent la première cause de décès chez les personnes diabétiques, l'excès de mortalité reste conséquent chez les hommes avec un risque supplémentaire de 41 %. Mais il atteint un taux record chez les femmes puisqu'il atteint 74 % sans avoir baissé entre les deux périodes.

Le sort des femmes préoccupant

Si la mortalité cardiovasculaire ne diminue guère chez les femmes souffrant de diabète, cela pourrait notamment s'expliquer par l'augmentation de leur consommation de tabac (le pourcentage de fumeurs a diminué chez les hommes et augmenté chez les femmes en particulier dans la tranche d'âge allant de 45 à 64 ans). Par ailleurs, des études observationnelles ont suggéré que des activités physiques plus fréquentes et plus intenses pour les femmes seraient nécessaires pour obtenir les mêmes bénéfices que les hommes. Il est également possible que les femmes obtiendraient des traitements à visée cardiovasculaire moins intensifs comme l'a mis en évidence la progression plus faible de l'utilisation des antihypertenseurs chez la gent féminine entre les deux périodes.

Points positifs, les études Entred soulignent qu'entre 2001 et 2007 les contrôles de la glycémie comme de l'hypertension artérielle et de la dyslipidémie chez les diabétiques de type 2 se sont améliorés.

 

 


Source : lequotidiendumedecin.fr