Aucun vaccin n’existant contre l’hépatite C, le traitement curatif post-infection est le seul outil pour éradiquer le virus. Adopté en 2019, l’élargissement aux médecins généralistes de la primoprescription des antiviraux à action directe (AAD) du virus de l’hépatite C (VHC) donne des résultats « plutôt décevants », a rapporté Santé publique France (SPF) dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire du 24 septembre 2024.
La mesure, qui s’inscrivait dans le Plan priorité prévention, devait améliorer l’accès aux traitements via une prise en charge simplifiée pour les patients sans antécédent de traitement du VHC et sans co-infection de l’hépatite B ou du VIH, insuffisance rénale, maladie hépatique ou comorbidité mal contrôlée. Une mesure indispensable pour atteindre l’objectif d’élimination de la maladie d’ici 2025. Mais, entre le 20 mai 2019 et le 31 décembre 2022, sur les 22 353 primoprescriptions pour lesquelles la spécialité du praticien est renseignée, seules 4,9 % étaient le fait d’un généraliste libéral, contre 73,6 % par un hospitalier et 21,5 % par un spécialiste libéral.
Une pratique à soutenir dans les déserts médicaux
Près de trois quarts de ces prescriptions (15 938) concernaient des patients éligibles à une prise en charge simplifiée, dont 65,8 % résidaient à plus de 10 km d’un CHU et 7,6 % dans un désert médical. Pour autant, seules 855 personnes, soit 5,4 %, ont eu une primoprescription d’AAD par un généraliste libéral.
La faible prévalence de l’hépatite C en population générale (estimée à 0,29 % en 2019), la réticence des médecins liée à un manque de formation et la « crainte de devoir gérer des cas cliniques complexes » constituent des freins considérables, d’après l’article. Ses auteurs rappellent l’importance « de soutenir et d’encourager cette pratique, en particulier dans les territoires où le maillage de soins de santé de proximité reste suffisant ». Dans les régions à forte prévalence, des efforts particuliers « s’avèrent nécessaires afin d’inciter le plus grand nombre de généralistes à prescrire des AAD », concluent-ils.
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