Un article venant de paraître dans le British Medical Journal indique que l'eczéma atopique sévère et actif est associé à une augmentation des événements cadio-vasculaires. Ce n'est pas la première fois qu'une telle association est identifiée, mais elle est l'est de façon variable dans la littérature.
Ce travail a comparé deux populations adultes vivant en Grande Bretagne : 387 439 patients avec un eczéma atopique et 1 528 477 patients sans eczéma qui ont été suivis durant plus de 5 ans. Un eczéma sévère était défini par la prise d'un traitement immunomodulateur systémique ou par un traitement de photothérapie.
Les patients porteurs d'un eczéma atopique sévère avaient un risque augmenté de 20% de présenter un AVC, d'environ + 40% de souffrir d'un infarctus du myocarde, d'un angor instable, d'une fibrillation atriale et d'une mort cardio-vasculaire par rapport au groupe contrôle. Les patients chez qui l'eczéma était particulièrement actif, étaient aussi ceux qui présentaient le plus de risques cardiovasculaires.
Chez ces patients, penser à cibler les facteurs de risque CV
Les résultats de ce travail sont importants, l'éditorial du BMJ revenant sur ce sujet. « Quelles sont les conséquences pour les patients et médecins ? », demande John R Ingram : « Pour les patients avec un eczéma atopique sévère ou actif, le travail de Silverwood et ses collègues souligne l'importance de cibler les facteurs de risque classiques des maladies cardiovasculaires ».
Et l'éditorialiste ajoute une prospective thérapeutique à ces travaux : « La prévention des maladies cardio-vasculaires par un meilleur contrôle de l'eczéma sévère contribuera à justifier l'arrivée prochaine d'une nouvelle génération de médicaments biologiques contre l'eczéma atopique aux coûts élevés. Évaluer si ces traitements réduisent les événements cardio-vasculaires chez ces patients sera la prochaine étape importante. »
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation