Si les patients ayant reçu une greffe de moelle osseuse sont plus à risque de néoplasmes cutanés, la prévalence restait jusque là mal quantifiée, particulièrement pour les carcinomes basocellulaires et les facteurs de risque mal connus. Une étude américaine apporte de nouvelles données, avec une cohorte de près de 4 000 patients ayant survécu au moins deux ans après une greffe de moelle osseuse suivie pendant 9,5 ans en médiane.
Les chercheurs établissent l’incidence cumulative sur trente ans de néoplasmes cutanés malins à 27,4 %, soit 605 personnes ayant développé 778 cancers. Plus précisément, ont été diagnostiqués 321 carcinomes basocellulaires, 231 carcinomes épidermoïdes, 78 mélanomes et 148 cancers de type inconnu. Les résultats sont publiés dans la revue Jama Dermatology.
Par rapport à la population générale ramenée au sexe et à l’âge, le risque de développer un mélanome après une greffe de moelle osseuse est multiplié par 5. Les patients ont aussi été comparés aux membres de leur fratrie : ils ont un risque 2 à 15 fois plus élevé de carcinomes basocellulaires, 2 à 20 fois pour les carcinomes épidermoïdes.
Différents risques selon les traitements associés à la greffe
D’autres facteurs viennent moduler le risque chez ces patients : un âge supérieur à 50 ans au moment de la greffe, le sexe masculin, l’origine caucasienne, un antécédent de maladie greffon contre l’hôte chronique après greffe allogénique et une immunosuppression post-greffe augmentent la probabilité de cancer de la peau.
Éclairages inédits de l’étude : le risque de néoplasmes cutanés est augmenté en cas d’exposition pré-greffe à un traitement par anticorps monoclonaux, particulièrement le rituximab, quel que soit l’âge, et le risque de carcinome basocellulaire par une irradiation totale chez les patients greffés à moins de 50 ans. Parmi les patients greffés avant 18 ans, les femmes étaient plus à risque pour ce cancer.
Ces résultats mettent en évidence la nécessité d’une surveillance dermatologique post-greffe de moelle osseuse, personnalisée selon les facteurs de risque des différents types de néoplasme cutané.
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