Ce n’est pas une mutation d’un des gènes du Plasmodium Falciparum mais sa quiescence durant le traitement antipaludique qui serait responsable d’une augmentation des résistances. Et cette nouvelle forme de résistance serait indétectable par les tests actuels. C’est ce que vient de démontrer l’équipe de Françoise Benoit-Vical, directrice de recherche Inserm au sein du Laboratoire de chimie de coordination du CNRS à Toulouse, en collaboration avec l’Inserm à Toulouse et l’Institut Pasteur à Paris.
Une quiescence des parasites pendant le traitement antipaludique
L’artémisinine (ART), composé de base du traitement standard, associée à d’autres agents antipaludiques est actuellement la première ligne thérapeutique recommandée par l’OMS depuis 2005 dans le traitement de l’accès simple du paludisme à Plasmodium Falciparum dans la plupart des zones d’endémies. Cependant, depuis 2008, les parasites deviennent résistants aux dérivés de l’ART notamment en Asie du Sud Est. Les chercheurs ont montré qu’après sélection médicamenteuse in vitro à l’ART seule, les parasites développent une résistance généralisée à d’autres molécules antipaludiques. Ainsi, prévenir la diffusion des parasites résistants à la dernière génération d’antipaludiques nécessite leur détection rapide par des outils performants.
Or, d’après les scientifiques, ces parasites ne présentent pas de mutation dans aucun des gènes de résistance connus mais ils échapperaient à l’effet toxique des traitements par un phénomène d’endormissement dit de « quiescence ». Les parasites vont suspendre leur développement durant l’exposition aux antipaludiques et se ré-activent puis prolifèrent après l’arrêt du traitement. Le problème réside dans le fait que ce mécanisme n’est pas « visible » par les tests actuels d’analyse des résistances. « Les tests in vitro effectués à partir du sang du patient prédisent une bonne sensibilité et donc d’efficacité du traitement, tandis que les parasites sont résistants parce qu’ils sont quiescents. Il est donc indispensable de rechercher sur le terrain avec des tests pertinents et adaptés si le phénomène de multi-résistance que nous avons identifié in vitro est également présent afin de pouvoir concevoir les politiques thérapeutiques en conséquence » explique Françoise Benoit-Vical. Les chercheurs soulignent la menace dramatique supplémentaire que cela induirait dans les traitements antipaludiques sur le terrain.
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