Cela se confirme : l'épidémie de Zika faiblit en Amérique latine. "L'épidémie est clairement sur la voie descendante au Brésil", a déclaré Marie-Paule Kieny, sous-directrice générale de l'OMS. "C'est le cas aussi en Colombie et au Cap Vert", a-t-elle ajouté à l'occasion d'une conférence réunissant des scientifiques à Paris. Trois à quatre millions de cas Zika sont néanmoins attendus sur le continent américain.
Pour l'heure, quelques cas d'importation ont été recensés en France et dans six pays d'Europe. Pour autant, un accroissement important du nombre de cas Zika pourrait être observé dans des zones du monde non encore infectées par l'épidémie, a prévenu l'OMS. Avec la saison des moustiques arrivant en Europe, "la possibilité d'une transmission locale combinée à de probables transmissions par voie sexuelle pourrait se traduire par une augmentation significative du nombre de personnes infectées par Zika et de complications" médicales liées à ce virus, explique Marie-Paule Kieny. Selon elle, "dans la mesure où les températures commencent à s'élever en Europe, deux espèces de moustiques Aedes, qui sont connues pour transmettre ce virus, vont commencer à circuler", a-t-elle ajouté. "En France, l'infection peut être favorisée par un événement comme la coupe d'Europe de football", estime aussi Christian Bréchot, Directeur général de l'Institut Pasteur, qui organisait le colloque.
"Pour le moment Zika reste un phénomène tropical et subtropical. On peut penser à l'Europe mais cela reste encore à démontrer de savoir s'il va y avoir un impact ou pas", nuance toutefois la responsable de l'OMS. De son côté, le professeur Jean-François Delfraissy estime que "le risque d'une pandémie sur l'Europe du sud paraît faible" cette année. "Quelques cas ne font pas une pandémie. Nous ne pensons pas que pour 2016, il y aura une pandémie de Zika", en Europe, insiste-t-il sans se prononcer sur les années à venir.
Les travaux de l'Institut Pasteur sur les différents scénarii possibles d’introduction du virus Zika en Europe, ont mesuré la compétence vectorielle de quatre populations de moustiques Aedes, circulant sur l’île de Madère et dans le Sud de la France. Les chercheurs de l’Institut Pasteur suggèrent que le moustique Aedes aegypti présent à Madère est plus enclin à soutenir une transmission locale du virus Zika qu’Aedes albopictus qui entrera en activité dès le mois de mai dans 20 pays européens et en France dans 30 départements. Ceci suggère que les risques d’épidémie de Zika en Europe continentale demeurent limités.
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