LE CONSEIL de surveillance de l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) se réunit pour la première fois demain afin d’élire son président.
Ils sont deux à convoiter le poste. Un élu, une personnalité qualifiée. Le premier est officiellement candidat. Jean-Marie Le Guen, dans un courrier qu’il a adressé aux membres du conseil de surveillance, promet une action dans la continuité, « par-delà les étiquettes politiques ». Le député socialiste fait valoir sa casquette de président sortant du conseil d’administration de l’AP-HP pour rallier à lui les différents courants.
Le second, Raoul Briet, a décroché son téléphone pour sonder les membres du conseil. Son profil en a séduit plus d’un. « Raoul Briet se présente comme un technocrate de haut niveau, qui a beaucoup écrit sur l’assurance-maladie, qui a une certaine légitimité, et qui va consacrer tout son temps à l’AP-HP », estime un membre du conseil de surveillance. Raoul Briet quittera la Haute autorité de santé (HAS) le 1er juillet pour rejoindre son corps d’origine, la Cour des comptes. L’argument de sa disponibilité fait mouche : « L’AP-HP est à un tournant décisif, elle a besoin de ce profil, reprend notre source. Jean-Marie Le Guen est un bon débatteur avec des réseaux, mais il cumule les casquettes, et ne cache pas ses ambitions pour de futures élections. Il se sert de l’AP-HP comme d’un tremplin politique. »
Les quinze membres du conseil de surveillance vont devoir départager les deux hommes, sauf alliance de dernière minute entre eux. Jean-Marie Le Guen est soutenu par les élus de gauche et les représentants du personnel non médical. Les élus de droite, les personnalités qualifiées, et les deux médecins représentant la CME, se rangent plutôt du côté de Raoul Briet. Qui, numériquement, peut donc l’emporter.
L’issue du vote aura-t-elle une incidence sur la direction générale du CHU ? « Si Jean-Marie Le Guen est élu, cela pourrait précipiter le départ de Benoît Leclercq. Leur animosité est de notoriété publique, or le binôme doit s’entendre », estime un observateur.
Dès demain, le président du conseil de surveillance de l’AP-HP présentera son programme de travail. À charge pour lui de fixer la date du vote de l’EPRD (le budget) et du plan stratégique. Ce dernier, à l’exception de la pédiatrie spécialisée, est quasiment bouclé. Il sera examiné par les instances internes dans les tout prochains jours (le 6 juillet en CME).
La présidence du conseil de surveillance est un enjeu tout aussi stratégique dans les autres grands CHU. L’élection aura lieu le 9 juillet à l’AP-HM (Marseille), et le 5 juillet aux HCL (Lyon). Le maire de ces deux villes – respectivement Jean-Claude Gaudin et Gérard Collomb – est candidat. À noter, l’entrée d’Édouard Couty, ancien directeur des hôpitaux, au conseil de surveillance des Hospices civils de Lyon. Il a été nommé par l’agence régionale de santé (ARS) de Rhône-Alpes en tant que personnalité qualifiée.
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