Produire 20 biomédicaments dans l’Hexagone, faire de la France la championne d’Europe du numérique en santé, autant de défis colossaux fixés par Emmanuel Macron dans le cadre de son plan « France 2030 ». Un programme d’investissements de 54 milliards d'euros fléchés sur l’innovation – dont 7,5 milliards pour la santé –, fruit de l’électrochoc de la pandémie, qui a révélé le retard tricolore.
Pour mettre en musique cette stratégie, l’exécutif a mis sur les rails l’Agence de l’innovation en santé (AIS) dont les clés ont été confiées à la Dr Lise Alter. Médecin de santé publique, titulaire d’un mastère en économie et gestion des services de santé, également ex-médecin-conseil à la Cnam et ancienne directrice de l’évaluation médicale à la HAS (2020), elle devra « faire une veille prospective des innovations en santé pour anticiper leur impact sur le financement et l’organisation des soins », confie-t-elle.
Thérapie cellulaire, génétique, biotechs ou lutte contre les maladies infectieuses et émergentes : l’AIS se positionne comme un « accélérateur réglementaire et administratif, en accompagnant les healthtechs de manière personnalisée », imagine la directrice, pour qui « raccourcir les délais de mise sur le marché sera une obsession ». Start-up, industriels, CHU : l'agence se veut aussi l'interlocuteur unique pour les porteurs de projets, à condition qu’ils ciblent les chantiers stratégiques.
La Dr Alter souhaite déjà doper la recherche clinique, « étape la plus chronophage ». « Aujourd’hui, précise-t-elle, les healthtechs font de la recherche fondamentale en France, mais partent faire leurs essais cliniques ailleurs en Europe, comme en Belgique, puis lancent leurs produits aux États-Unis ». Elle entend « décentraliser la recherche » en lançant des partenariats régionaux entre les hôpitaux et les industriels, par exemple autour de médicaments ou de dispositifs médicaux. Avec cette agence, Bruno Bonnell, secrétaire général pour l’Investissement auprès de la Première ministre, veut croire à impulsion importante « pour notre capacité à transformer le système de santé ». L'agence espère accompagner 100 à 200 entreprises dans les deux années à venir.
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