Pour le DMP, la troisième tentative sera-t-elle la bonne ? Près de 15 ans après l’ouverture du chantier par Philippe Douste-Blazy, la généralisation du dossier médical partagé a en effet été lancée officiellement mardi. Compte tenu des atermoiements passés, on croise les doigts. Même si, à l’évidence, la donne a changé par rapport au début des années 2000. Comme l'explique Nicolas Revel au «Quotidien», les pouvoirs publics ont médité les échecs répétés de ce grand projet sur lequel pas moins de quatre ministres se sont cassé les dents. De nouvelles modalités ont ainsi été arrêtées, censées permettre le déploiement effectif de cet outil imaginé pour révolutionner la coordination des soins. Pour y parvenir, (presque) tout a été repensé. À commencer par le gouvernail. Depuis 2004, on a vu se succéder un groupement d’intérêt public (le GIP-DMP), puis une agence (l’ASIP) sans autres résultats que des centaines de millions dépensés pour quelques centaines de milliers de carnets électroniques créés. Le choix de la CNAM comme maître d’œuvre, il y a deux ans, a déjà permis de relancer la dynamique, via des expérimentations. Mais cette gestion directe par la Sécu peut inquiéter offreurs ou demandeurs de soins : il s’agira donc aussi de donner des gages sur la sécurité du dispositif. L’enjeu est colossal : passer de moins de 2 millions de DMP aujourd’hui à 40 millions dans cinq ans. Pour y arriver, l’assuré doit déjà y trouver son compte. Depuis quelque temps, il peut ouvrir lui-même son DMP et même y accéder par une appli. Au-delà, il va falloir associer les médecins. À l’instar des pharmaciens, moteurs de la relance de ces derniers mois, la profession jouera-t-elle le jeu ? Il faudra qu'elle trouve dans le DMP un gain de temps et de diagnostic. Pour les pouvoirs publics, tout l'enjeu est d'en convaincre les praticiens.
Editorial
Arlésienne ?
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Publié le 08/11/2018
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Jean Paillard
Crédit photo : S. Toubon
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Source : Le Quotidien du médecin: 9700
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