Environ trois quarts des Français, selon plusieurs études, jugent que la e-santé peut favoriser la qualité de la prise en charge médicale. Parfois considéré comme l’un des secteurs les moins digitalisés, l’industrie pharmaceutique entend combler son retard, alors que l'écosystème de la santé connectée regroupe plus de 300 000 applications et une centaine de start-up qui ciblent le parcours de soins ou la relation médecin/patient.
Les Digihealthdays, organisés pendant deux jours à Bordeaux par Mylan (22 et 23 novembre), procèdent de cette stratégie de reconquête. Objectif : favoriser la rencontre de jeunes pousses avec des médecins généralistes et spécialistes mais aussi des pharmaciens pour « co-construire la santé de demain ». « Et peut-être pour vous, dans la salle, devenir de futurs médecins entrepreneurs ! », a lancé Grégory Moses, directeur de l’unité prescription de Mylan, également soucieux de débusquer de nouvelles pépites dans la e-santé.
Le thème de la rencontre – créer du lien digital dans le parcours de soins – a été illustré par nombre de témoignages de start-up, indice d'une créativité foisonnante. Les projets portent sur le lien assurés/assureurs (mySofie, agrégateur des données de remboursement Sécu et mutuelles pour proposer un profil de santé lisible) ; la télésurveillance du patient à risque de chutes (montres connectées Inflexsys) ; l'accompagnement à domicile du patient âgé par un robot humanoïde connecté (Bluefrog robotics) ; le suivi en temps réel du patient diabétique et de son traitement sur smartphone avec calcul de sa dose d'insuline (Diabilive) ; la thérapie numérique dans le traitement de la douleur chronique, neurostimulation analgésique couplée à une reconnaissance faciale, vocale et posturale (appli Lucine) ; la réponse immédiate à des questions sur les médicaments par le biais d'une intelligence artificielle entraînée (Posos) ; une plateforme de simulation numérique basée sur la réalité virtuelle (Sim4Health) ; ou encore un système d'e-learning avec des experts du monde entier (Invivox) et une plateforme collaborative qui partage des contenus pertinents – publications, animations, videos – sur la e-santé (Beesens)…
Une appli doit d’abord être simple
Dans la salle, les 80 professionnels de santé présents, principalement médecins, ont un regard positif sur la révolution de la e-santé. Selon un sondage réalisé au cours des débats, 85 % d’entre eux pensent que le numérique peut effectivement créer du lien dans le parcours de soins et entre soignants eux-mêmes. Mais 76 % ne se considèrent pas assez formés sur ces sujets digitaux.
L'appropriation du numérique en santé? « C’est souvent une question générationnelle, résume le Dr François Dewaele, gastro-entérologue libéral à Nantes, consultant auprès d’une start-up. Mais comme le dit un confrère généraliste, une appli numérique doit d’abord être simple pour être adoptée. Pour le patient, comme pour le praticien ! »
Transition de genre : la Cpam du Bas-Rhin devant la justice
Plus de 3 700 décès en France liés à la chaleur en 2024, un bilan moins lourd que les deux étés précédents
Affaire Le Scouarnec : l'Ordre des médecins accusé une fois de plus de corporatisme
Procès Le Scouarnec : la Ciivise appelle à mettre fin aux « silences » qui permettent les crimes