Chaque mois, l’Assurance-maladie appelle au bas mot un million de patients Covid+ et leurs cas contacts. Une tâche colossale assistée par l’intelligence artificielle. Depuis février, la CNAM est épaulée par la start-up française Calmedica pour assurer le suivi des patients Covid et proposer aide au logement, course ou garde d’enfant.
Le logiciel mobilise un robot conversationnel, basé sur le machine learning et appelé Memoquest. L'objectif est d'intervenir en amont afin de détecter les patients Covid et en aval afin de suivre à distance les patients positifs et favoriser leur isolement. Des arbres décisionnels ont été élaborés avec des professionnels de santé – le robot apprenant au gré des réponses. Avec cette solution de télésuivi, l’échange se fait toujours par SMS, « bien plus efficace et simple qu’une application qui nécessite mot de passe et téléchargement », précise Alexis Hernot, ingénieur et cofondateur de la start-up.
Le chatbot intelligent est aussi capable de corriger les fautes de frappe, notamment celles liées au correcteur automatique. « Résultat, Memoquest permet de faire un premier tri pour l’Assurance-maladie. 95 % des patients répondent et choisissent le suivi par SMS. Seuls 5 % sont appelés », précise Alexis Hernot. Trois millions de patients ont déjà été contactés.
Outil adaptable
Calmedica n’en est pas à son coup d’essai. Fondée en 2013, la jeune pousse accompagne depuis trois ans l’Assurance-maladie dans le suivi des patients à domicile, en post-ambulatoire. Le principe est toujours celui des SMS, par exemple pour repérer les complications postopératoires et alerter rapidement l’équipe soignante.
Mais la pandémie a favorisé de nouveaux développements dans le cadre du télésuivi. Au CHU de Tours par exemple, dans le cadre de la reprogrammation des soins post-confinement, l'outil a permis de repérer – en amont – les patients présentant des symptômes évocateurs du Covid. Un système de détection développé ensuite dans une centaine d'autres centres hospitaliers.
Au CH Émile Roux du Puy-en-Velay, le logiciel a été utilisé pour assurer le suivi des malades à domicile. Pour limiter la pression hospitalière, le patient recevait un oxymètre et des SMS quotidiens pour évaluer son état de santé. En fonction des réponses Memoquest alertait, ou non, l’équipe médicale. Objectif : réduire la pression sur les services, favoriser la prise en charge à domicile et anticiper les flux d’entrée aux urgences.
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