Quarante-huit heures pour présenter en quatre minutes à un jury d’experts e-santé un prototype fonctionnel en partant le plus souvent d’une simple idée.
À la clé, des prix et surtout un accompagnement pour aller plus loin. Plusieurs pneumologues ont relevé le challenge à l’occasion du RespirHacktion, le premier hackathon consacré aux pathologies respiratoires lancé à l’initiative de douze organisations de patients et de professionnels dont la Fédération française de pneumologie (FFP), la Fondation du Souffle et la Société de pneumologie de langue française (SPLF). Une grande première pour les quatre médecins primés à l’issue de ce marathon du développement digital qui s'est tenu à Courbevoie dans les locaux du Syndicat national de l'industrie des technologies médicales (SNITEM). À l’arrivée, le bilan s’avère positif. « Je suis bluffée par le résultat alors qu’au départ je suis juste venue avec une idée sans savoir comment la mettre en œuvre », confie le Dr Madiha Ellaffi, pneumologue et allergologue libérale à Albi qui a obtenu deux prix pour son projet « Un sommeil de marmotte », une application ludique destinée à améliorer la connaissance et le traitement des apnées du sommeil de l’enfant. « Ce qui est génial avec le hackathon, c’est de permettre les rencontres entre les différents univers. Après ce week-end, cela donne des ailes », poursuit-elle. « On a avancé en deux jours au-delà de nos espérances », avoue le Dr Jessica Taytard. Pneumologue pédiatrique à l’hôpital Armand Trousseau (AP-HP), elle est venue au RespirHacktion développer son « OVNI », un projet d’application pour accompagner les jeunes patients insuffisants respiratoires chroniques. « On a désormais un prototype à la fin du week-end. On va construire la version “bêta“ et l’on espère pouvoir mettre à disposition l’application à un maximum de patients d’ici à quelques mois », indique-t-elle.
Énergie communicative
Récompensé pour son projet AdaptO2, un dispositif connecté d’adaptation automatique du débit O2 pour les insuffisants respiratoires chroniques sous oxygénothérapie, le Dr Philippe Terrioux n’en revient toujours pas. « J’ai été complètement bluffé par ce hackathon. Je suis arrivé avec une idée grattée sur le papier. J’ai trouvé des développeurs, on a monté ce projet, finalisé le prototype et il a fait l’adhésion de tout le monde », résume-t-il. « Il y avait une énergie communicative. On a déjà été contacté par des industriels intéressés. Avec mon ingénieur, on va monter une structure et continuer à avancer le plus rapidement possible », ajoute le pneumologue. Pour le Pr Philippe Camus, PH au service de pneumologie du CHU de Dijon, l’expérience fut un peu différente puisqu’il ne partait pas d’une feuille blanche. L’idée était de poser les bases de la prochaine mise à jour de sa plateforme web Pneumotox, dédiée aux médecins qui sont confrontés à de possibles pathologies respiratoires d’origine médicamenteuse. « Toutes les générations étaient présentes lors du hackathon. J’ai vécu ce week-end une grande satisfaction », glisse le Pr Camus dont la rencontre avec deux jeunes développeurs a permis d’aboutir à de nouvelles pistes d’organisation et de présentation pour la “V3“ de son site web.
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