Connaître les lits de réanimation disponibles en temps réel, avoir les bons gestes avec ses proches ou consulter la carte des laboratoires réalisant des tests RT-PCR : le Covid-19 a largement dopé le recours par les professionnels et les Français de la e-santé, s'est félicitée la délégation ministérielle du numérique en santé (DNS, ministère), qui a détaillé mi-juin l'envers du décor de la crise.
« L'e-santé est entrée dans les usages », a commenté Dominique Pon. Le responsable de la DNS évoque une dizaine d'applications ou de services à succès, parfois sortis de terre en quelques jours seulement pour aider les professionnels de santé, directeurs d'établissements et patients à gérer au mieux cette période atypique. « On parle beaucoup de StopCovid mais il n'y a pas que ça, nous avons référencé tous les outils Covid publics ou privés montés en un temps record », explique Dominique Pont.
Pour l'organisation interne des établissements, la DNS a donné une nouvelle vie à l'application métier Répertoire opérationnel des ressources (ROR). Le système (composé de 17 bases régionales) identifie le nombre de lits disponibles en réanimation ou en soins critiques dans chaque établissement afin que les centres de gestion de crise et de régulation orientent le plus rapidement les patients. « Les données remontent automatiquement. La prochaine étape sera de simplifier l'outil en ayant une seule base nationale », explique-t-on à la DGOS. Le portail SI-SAMU gère par la suite les transferts inter-hospitaliers en direct.
Toujours dans la gestion des ressources hospitalières, le ministère a loué les services de la start-up MaPUI (Ma pharmacie à usage intérieur) pour suivre les stocks de médicaments en tension. 700 établissements utilisent cette application.
La centralisation des informations sur les diagnostics a aussi été cruciale pour établir les politiques de santé publique. Lancé début avril, le système d'information de dépistage (SI-DEP) centralise les résultats des tests pratiqués par 5 000 laboratoires (700 groupes) et les rend disponibles pour les médecins traitants et les enquêteurs sanitaires via Contact Covid, dont l'objectif est de briser les chaînes de contamination. Mi-juin, un million de tests RT-PCR avaient été effectués.
Bâton de pèlerin
Côté patient, des applications ont également permis de rassurer. Mesconseilscovid.fr est un service de prévention qui fournit des informations personnalisées en fonction de la région, du métier et de la situation médicale de chacun. Si un risque existe, le patient peut aussi se rendre sur Santé.fr, un portail (consulté 600 000 fois) qui cartographie tous les laboratoires français réalisant les tests RT-PCR et recense les essais cliniques en cours de recrutement.
Enfin, certaines initiatives privées lancées par des industriels pour les professionnels de santé et le grand public sont recensées sur le guichet d'innovation numérique G_nius. Plus de 200 solutions de télémédecine, d'outils d'aide à l'orientation, d'applis relayant les démarches à suivre en cas de symptômes y sont répertoriés. Six millions de connexions ont été enregistrées.
Le gouvernement espère capitaliser sur cet engouement pour déployer plus rapidement sa feuille de route sur le numérique en santé, lancée en janvier 2020. « La e-santé avance à pas de géant », s'est félicité la semaine dernière le ministre de la Santé Olivier Véran, avant de temporiser. « Vu la nature des débats sur StopCovid à l'Assemblée, ce n'est pas tout à fait gagné. Prenons notre bâton de pèlerin pour expliquer pourquoi le numérique ne doit plus faire peur mais pourquoi le retard du numérique doit nous effrayer. »
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