« Avec la télémédecine, nous ne sommes plus dans la science-fiction, nous sommes dans le concret », affirme Jean-Yves Thierry, pharmacien d’officine et organisateur du récent symposium qui s’est tenu à Lyon sur la télémédecine en ambulatoire.
Le Dr Frédéric Mignen, chef de pôle au service de gériatrie au centre hospitalier Loire Vendée Océan, a illustré ce propos en présentant Télémédinov, une expérimentation de télémédecine qui a été lancée en 2012 et qu’il coordonne dans le nord-ouest vendéen. Cette année, l’agence régionale de santé des Pays de la Loire a consenti une nouvelle enveloppe de 321 000 euros qui va permettre d’étendre le programme à 14 nouveaux établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). « Nous avons une équipe de 5 praticiens, qui réalise de la téléexpertise gériatrique avec le médecin traitant du patient. Nous travaillons sur deux sites, et proposons des plages de consultations cinq jours sur sept, de 14 heures à 16 heures », détaille le Dr Mignen. En trois ans, le programme Télémédinov s’est étoffé. « Nous avons aussi mis en place une téléconsultation mémoire et une autre de diététique pour les patients de l’île d’Yeu, de la téléexpertise en soins palliatifs et en ophtalmologie, ainsi qu’une téléconsultation de dermatologie, un lundi sur deux dans trois EHPAD », poursuit Frédéric Mignen.
Quelques freins
Les avantages de ce dispositif sont nombreux pour les médecins : le rapprochement entre les professionnels de santé, la pluridisciplinarité, mais aussi la fonction d’apprentissage que permet la télémédecine. De plus, les délais de téléconsultation sont très courts, ce qui satisfait à la fois les patients et les professionnels de santé. Quelques freins subsistent néanmoins. « Le temps de préparation infirmier du dossier patient pour la téléconsultation est élevé au départ, de même que le temps de réalisation du compte rendu de téléconsultation dans l’immédiat ». Le Dr Mignen cite également les difficultés techniques qui peuvent survenir et le problème de la valorisation des actes de télémédecine qui reste entier pour l’instant. Le Dr Pascal Bonnet, de la Fédération française des maisons et pôles de santé, rappelle pour sa part que « le secret médical doit être respecté et que le partage de données doit se faire dans le respect de la personne et avec son consentement ». La télémédecine est selon lui un bon moyen de « lutter contre la solitude et l’isolement des médecins, en particulier à la campagne ».
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