Après s'être séparé en 2016 de sa branche historique d'éclairage, Philips a décidé de rassembler tous ses œufs dans le panier de la santé et de se développer à cinq niveaux : vie saine et bien-être, prévention, diagnostic, traitement, santé à domicile et observance.
Favorisé à l'hôpital par sa forte implantation dans la radiologie interventionnelle, le géant néerlandais (24,5 milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2016) mise surtout sur la télémédecine et la santé connectée pour faire la différence dans quatre domaines : la cardiologie, l'oncologie, le respiratoire et la parentalité (obstétrique, pédiatrie).
La commercialisation le mois prochain d'un échographe de poche à destination des professionnels libéraux ou hospitaliers est la dernière illustration de cette stratégie. Baptisé Lumify, l'outil est disponible en vente (10 000 euros contre 30 000 euros pour un échographe conventionnel) et en leasing (250 euros par mois).
L'idée est de transformer le smartphone ou la tablette de l'urgentiste, de l'anesthésiste et du kinésithérapeute en échographe mobile, à utiliser partout et simplement.
L'échographe se situe dans un manche sur lequel le médecin peut greffer trois sondes superficielle, abdominale ou cardiaque, qu'il relie à son smartphone ou à sa tablette compatible avec le système d'exploitation mobile Android.
À l’aide d'une application, il peut utiliser le dispositif pour sécuriser un geste chirurgical ou assurer un suivi postopératoire. Les données de santé sont ensuite enregistrées et stockées sur une plateforme. « C'est un peu le stéthoscope du chirurgien, assure le Dr Edward de Keating-Hart, orthopédiste spécialiste de la main de 32 ans et testeur du dispositif. Cet outil peut par exemple me servir après coup à contrôler si un tendon est bien réparé. Et surtout, il a un rôle pédagogique auprès du patient, rassuré de voir sur la tablette que tout va bien ».
Un outil contre la désertification ?
Le chirurgien, autant que Philips, l'assure : pas question d'empiéter sur le travail de diagnostic des radiologues ni même de permettre au grand public d'utiliser un dispositif médical comme un gadget. À terme, on peut imaginer une utilisation de Lumify par des médecins généralistes formés et/ou connectés avec un spécialiste à distance pour pallier l'absence de matériel d'échographie conventionnelle ou de spécialistes dans certains territoires reculés. L'enjeu est de taille : quatre échographies sont réalisées chaque seconde en France, pour deux tiers en ville et un tiers à l'hôpital.
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