Les objets connectés se multiplient à grande vitesse. En 2020, au niveau mondial, certaines prévisions annoncent la production de 50 milliards d’objets connectés, contre 25 milliards aujourd’hui (1). Le marché de la santé a saisi l’opportunité : en juin dernier, 100 000 applications pour smartphones étaient disponibles et, depuis, de nombreux objets connectés ont été lancés -ou sont en développement- pour des usages hospitaliers ou domestiques (2).
À la recherche d’une valeur ajoutée…
Si 40 % de ces applications smartphones dédiées à la santé sont médicales, 60 % concernent le bien-être de l’utilisateur et, plus particulièrement, une alimentation saine et adaptée (2). « Les objets connectés ont leur place sur les marchés alimentaires, et ce segment devrait se développer très fortement dans les prochaines années », prédit Yann Ferrisse, directeur de l’activité agro-alimentaire d’Alcimed.
Traçabilité des aliments, personnalisation des recettes selon les aliments stockés (réfrigérateurs connectés) ou cuisinés (autocuiseurs connectés), aide à la perte de poids, à une meilleure digestion (balances et fourchettes intelligentes)… Les objets connectés dans le domaine de l’alimentation sont pléthores. Mais leur utilité auprès du grand public n’est pas toujours bien définie.
« Les grands industriels de la nutrition et de l’agro-alimentaire ont conscience du potentiel financier du marché des objets connectés. Ils déploient des trésors de créativité en matière de R &D pour le pénétrer. Mais, aujourd’hui, tout le monde se cherche. Quel type de modèle économique adopter ? Comment créer de la valeur ajoutée autour d’un objet connecté ? Si les objets connectés répondent à de réels besoins pour les consommateurs sportifs, diabétiques, allergiques ou intolérants à certaines substances, ils sont parfois futiles, « gadgets » lorsqu’ils s’adressent aux consommateurs désirant simplement mieux surveiller leur alimentation », précise Yann Ferrisse.
… et d’un positionnement cohérent pour capter le client
Encore trop futuristes, certaines innovations connectées sont, pour leur part, en quête d’identité.
Un des exemples les plus représentatifs est celui des réfrigérateurs connectés informant le consommateur sur la quantité des aliments en stocks ou les dates limites de consommation (DLC). « Pour permettre à un réfrigérateur de gérer les stocks, les DLC, de proposer des recettes adaptées aux aliments qu’il contient ou aux besoins nutritionnels du consommateur, il faut développer une technologie sur le packaging des produits alimentaires, scannable et reconnaissable par le réfrigérateur. Nous en sommes encore loin ! Le modèle économique permettant de lancer sur le marché des objets interagissant les uns avec les autres et s’adaptant aux habitudes de l’utilisateur, n’est pas au point », explique Yann Ferrisse.
Les objets connectés en nutrition visent, aujourd’hui, à collecter des données (poids, IMC de l’utilisateur, calories ingérées, temps consacré à la prise des repas…), à les analyser et à les restituer pour proposer des recommandations au consommateur. « Nous vivons dans un monde ultraconnecté. Or, pour un grand nombre de consommateurs, le fait de s’alimenter doit rester quelque chose de naturel, de déconnecté. Tout le monde n’a pas envie de manger avec une fourchette connectée pour mesurer la vitesse de son apport alimentaire ! Par ailleurs, les utilisateurs ne doivent pas être dupes : pour beaucoup d’industriels, le fait de se positionner sur le marché de la nutrition connectée n’est qu’un nouveau moyen de communiquer avec le consommateur… Un outil d’amélioration de l’expérience client pour mieux le fidéliser ! », conclut Anne-Claire Lapie, responsable de mission chez Alcimed.
(2) Alcimed (www.alcimed.com) est une société de conseil en innovation et développement de nouveaux marchés spécialisée dans les sciences de la vie.
Proposition de legende ou d’exergue :
pour un grand nombre de consommateurs, le fait de s’alimenter doit rester quelque chose de naturel, de déconnecté
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