Les radiologues du centre hospitalier de Valenciennes (CHV, Nord) peuvent désormais utiliser l'intelligence artificielle pour prétraiter certains examens d'imagerie.
L'hôpital a conclu avec la startup américaine Arterys un contrat de cinq ans cinq ans qui donne accès aux spécialistes de l'établissement à une plateforme en ligne de visualisation des images, associée à des modules d'intelligence artificielle (IA).
Les appareils de radiologie restent connectés au système d'information de l'hôpital et aux logiciels métier, explique Stéphane Boyer, directeur Europe d'Arterys. Les images produites sont séparées des données relatives au patient, qui ne sont donc pas transmises sur la plateforme. « Les images sont ensuite envoyées sur le cloud d'Arterys et analysées par différents algorithmes créés par nos équipes », ajoute-t-il. Ces algorithmes ne produisent pas de diagnostic. « Ils peuvent fournir au radiologue en quelques millisecondes un triage qui distingue ce qui est pathologique de ce qui ne l'est pas », explique le Dr Bernard Castells, chef du pôle d'imagerie médicale et responsable du département d'intelligence artificielle de l'hôpital. Sur une IRM cardiaque, par exemple, l'algorithme repère automatiquement les contours des parois internes et externes du cœur et détecte ce qui apparaît anormal. Le radiologue peut ainsi concentrer son attention sur les images suspectes au lieu de passer du temps à la lecture d'images parfaitement normales. Dans un premier temps, les médecins vérifieront les résultats proposés par les algorithmes. Mais ensuite, le pré-tri fourni par l'IA devrait leur permettre de « répartir leur temps différemment pour faire plus de médecine », souligne le Dr Castells.
L'outil permet également de copier, coller, mesurer la taille ou le volume des différents éléments de l'image. Les établissements du GHT pourront également profiter de cette technologie, souligne Rodolphe Bourret, directeur du CHV, et cela sans difficulté de compatibilité technique. À la clé, une homogénéisation des pratiques voire l'accès à une expertise supplémentaire.
Nouveaux algorithmes
Les algorithmes disponibles portent sur le cardiovasculaire, les tumeurs pulmonaires et celles du foie. Le partenariat entre le CHV et Arterys prévoit d'en construire de nouveaux d'ici la fin 2019 pour la mammographie, la radiographie standard des os, les tumeurs de la prostate, les AVC et l'appareil ganglionnaire, à partir des données issues de l'archivage neutre de neuf millions de documents, soit dix années de données médicales informatisées. L'hôpital et Arterys vont également étudier l'impact de l'emploi de l'intelligence artificielle sur les pratiques, les métiers et les organisations en imagerie, et sur les flux et les parcours des patients.
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