Emmanuel Macron est resté fidèle à l’une de ses promesses. Un médecin succède à un médecin au ministère de la Santé, ce qui est conforme à ce qu’avait annoncé le candidat d’En Marche pendant sa campagne. Ce faisant, le président oublie un autre de ses engagements : en choisissant un homme pour emménager avenue de Ségur, il éloigne son gouvernement de la stricte parité. Dans le contexte actuel, plutôt chahuté pour la majorité, le choix de la compétence a à l’évidence primé sur toute autre considération pour désigner un successeur à Agnès Buzyn. Parce qu’il est médecin, parce qu’il maîtrise parfaitement les dossiers santé-sociaux, parce qu’il a fait ses classes à l’Assemblée, Olivier Véran était le candidat idoine pour le poste.
On ajoutera que le « marcheur » de la première heure connaît le programme des réjouissances comme sa poche. Et pour cause : c’est lui qui en 2017 a écrit le volet santé de la plateforme du candidat de LREM. À l’époque, il formait un tandem plutôt harmonieux avec le Pr Jérôme Salomon, actuel DGS, ce qui est un autre gage de bon fonctionnement pour le ministère. Sa proximité avec le président est aussi un atout, qui pourrait peser lourd lors d’arbitrages futurs. Et comme il allie précocité (39 ans) et expérience, on peut dire que le nouvel impétrant cochait vraiment toutes les cases pour le poste.
Mais attention, le syndrome du candidat naturel réserve parfois de mauvaises surprises. Avant lui, des Hubert ou des Mattei semblaient eux aussi prédestinés pour le job… Pour l’heure, le jeune ministre semble parfaitement à l’aise dans ses nouveaux habits. Il a fait une démonstration éclatante de combativité dès cette semaine dans l’hémicycle et sur les ondes. Tant mieux. Car à la différence d’Agnès Buzyn, l’état de grâce risque d'être de courte durée, en pleine réforme des retraites, en plein conflit hospitalier et alors que la crise du COVID-19 est loin d'être terminée.
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