Si beaucoup ont salué l'ouverture de l'assistance médicale à la procréation (AMP ou PMA) à toutes les femmes, les professionnels de la reproduction ont rapidement alerté sur la nécessité d'augmenter leurs moyens pour répondre à toutes les demandes, actuelles et à venir.
Alors que les décrets d'application de la loi sont attendus dans les prochains jours, le ministère de la Santé annonce ce 14 septembre un investissement de 8 millions d'euros sur trois ans, avec la volonté de réduire les délais d'attente d'un an aujourd'hui en moyenne (en réalité, de six mois à 18 mois pour une AMP avec don de sperme), à six mois. Pour toutes les demandes.
3 500 demandes supplémentaires
« Il y a un afflux considérable de demandes dans les centres », a indiqué à l'AFP l'entourage du ministre de la Santé, Olivier Véran. « On s'attendait à 1 000 demandes supplémentaires en 2021, on est déjà plutôt autour de 3 500. »
Or « le ministre a pris un engagement : porter le délai d'attente d'un an en moyenne à six mois pour tous les publics », a-t-on ajouté de même source.
Pour y parvenir, le gouvernement annonce consentir un nouvel investissement de 8 millions d'euros qui concerne les équipements et les moyens humains des centres jusqu'en 2023 : 4 millions dès cette année, dont 2 millions pour l'équipement et 2 pour le personnel. Ces derniers seront renouvelés en 2022 et 2023.
Les centres avaient bénéficié dès le premier semestre 2021 de crédits d’amorçages (3,3 millions) pour augmenter leur capacité, rappelle le ministère de la Santé.
Comité de pilotage en place cet automne
Afin de suivre les délais et accompagner la montée en charge, un comité de pilotage sera mis en place dès l'automne. Ce comité aura vocation à suivre la manière dont se passe la mise en application de la nouvelle loi, pour les professionnels comme pour les patients.
Le ministre de la Santé réunissait ce 14 septembre l'ensemble des centres, les directions des établissements porteurs et les autorités régionales de santé. Puis des professionnels et des familles, en compagnie de la ministre déléguée Élisabeth Moreno (égalité femmes hommes) et du secrétaire d'État Adrien Taquet (protection de l'enfance).
Face au risque de pénurie de sperme, qui inquiète certaines associations, une campagne de communication pour inciter au don devrait prochainement être lancée par le ministère de la Santé et l'Agence de la biomédecine.
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