L’homme ne passe ni pour avoir sa langue dans sa poche, ni pour transiger sur la doctrine catholique. Depuis sa nomination en janvier à la fonction la plus exposée de l’Église de France, il était pourtant resté relativement à l’écart des sollicitations médiatiques. Et si ce médecin généraliste devenu archevêque choisit de parler dans le principal titre de la presse professionnelle médicale, c’est qu’il a de bonnes raisons de le faire. Entre Pâques et Pentecôte, l’homme d’Église a, on le devine, quantité d’autres choses à faire. Mais cette année, les États généraux de la bioéthique le rattrapent. Il était encore jeudi soir en compagnie du chirurgien pédiatrique Emmanuel Sapin dans une paroisse de la capitale pour l’une des cinq soirées organisées par son diocèse afin de sensibiliser ses « ouailles » aux enjeux aussi complexes que passionnels qui tournent autour du vivant.
Dans ce contexte, s’adresser à ses anciens confrères n’a rien d’anodin. Pour Michel Aupetit, à travers le débat bioéthique, c’est toute une conception de la société qui se joue, mais aussi de la médecine. Il s’agit donc de convaincre les professionnels exposés aux demandes émergentes de la société. L’entreprise peut porter ses fruits, d’autant qu’elle s’accompagne d’une critique du modèle anglo-saxon qui hérisse tant de médecins. Mais elle ne manquera pas non plus de heurter nombre de praticiens soucieux de répondre sans entrave aux sollicitations des nouveaux patients. L’archevêque de Paris prend le risque, d’autant plus qu’il sait ne pas trop pouvoir compter sur les politiques. Lors de la rencontre au Collège des Bernardins le mois dernier, Emmanuel Macron a fait assaut d'amabilités à l'égard des ecclésiastiques, mais il n’a rien promis qui, sur le fond, puisse les rassurer…
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