Farid Benyettou, l’ex-mentor des frères Kouachi, peut-il exercer le métier d’infirmier en France ? Peut-on devenir professionnel de santé après avoir été condamné en 2008 pour association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste ?
Le jeune-homme de 33 ans, qui était encore en contact avec Chérif Kouachi il y a deux mois, a répondu à sa manière à cette question dans une interview publiée par iTélé. Dans cette vidéo de près de 3 minutes 30, Farid Benyettou condamne fermement l'attentat de « Charlie Hebdo » des frères Kouachi et qualifie les assassinats de « lâches et monstrueux ».
Malgré son propre parcours, il affirme qu’il est « possible de tourner la page ». « Certains pensent que la France opprime les musulmans. Je suis la preuve du contraire. J’ai un casier judiciaire difficile à assumer. J’ai été condamné pour terrorisme, c’est le pire des casiers. Malgré ça on ne m’a jamais discriminé. Bien au contraire on m’a aidé. Des gens continuent à croire en moi », explique-t-il devant la caméra.
L'éthique
La question de sa capacité à exercer le métier d’infirmer divise les professionnels de santé. Dans un communiqué publié ce mardi, l’Ordre national des infirmiers rappelle qu'il s'agit d'« une profession réglementée dont l’accès est contrôlé tant sur des critères de compétence que de moralité et d’indépendance de ses membres », quel que soit leur lieu d'exercice (public ou privé).
S'il veut exercer en France, Farid Benyettou devra s'inscrire à l'Ordre. Or, selon la loi, ce dernier est chargé de « vérifier les compétences autant que la moralité en accédant notamment au casier judiciaire détaillé » du candidat.
Interrogé par le « Quotidien » hier, le secrétaire général de l'Ordre, Karim Mameri, reconnaissait qu'il était peu probable que le jeune-homme, sur le point de terminer sa formation, puisse s'inscrire au tableau.
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