Accès aux soins

Les centres mutualistes de PACA en danger

Publié le 02/03/2011
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DE NOTRE CORRESPONDANTE

LES CENTRES DE SANTÉ mutualistes de PACA sont menacés de fermeture. Et cette menace a poussé les médecins, salariés et usagers de ces structures à manifester le 17 février dernier devant les locaux de l’agence régionale de santé (ARS), aux côtés d’élus et des présidents de mutuelles. Ces centres, gérés par le Grand Conseil de la Mutualité, présentent actuellement de graves difficultés financières qui pourraient mettre en cause leur avenir. Or, ils apportent à plus de 200 000 habitants des Bouches-du-Rhône une réponse essentielle dans l’offre de soins. C’est pour cette raison que les médecins généralistes et spécialistes se mobilisent, soucieux de sauvegarder des pratiques fondées sur l’égalité pour tous dans le droit à la santé.

Équipe pluridisciplinaire avec le généraliste comme pivot du parcours de soin, dossier médical commun et prise en charge sur place, respect des tarifs conventionnels, pratique du tiers payant, actions de prévention…, tout est réuni dans ces centres pour une prise en charge sanitaire de qualité ouverte à la fois aux plus démunis et aux classes moyennes. « La disparition de ces centres représenterait une catastrophe sanitaire pour la population de ce département », estiment les médecins généralistes.

Depuis quelques années, le contexte socio-économique et différents choix stratégiques ont touché fortement les mutuelles et leurs centres de santé. La situation s’est aggravée peu à peu, avec de réelles menaces sur ces pratiques et leur existence même.

Le Dr Dominique Eddi, secrétaire du Syndicat des médecins de centres de santé et de prévention des Mutuelles de Provence, généraliste au centre de santé de Martigues, relève d’ailleurs un paradoxe : « Depuis les années 60, nous mettons en œuvre une médecine d’équipe pluridisciplinaire avec une approche globale du patient. Et tandis qu’aujourd’hui naissent les projets de maisons de santé, nous qui avons été à l’avant-garde sommes fragilisés. » Le grand Conseil de la mutualité a pris des mesures lors de son dernier conseil d’administration du 25 janvier visant à la fois à renforcer ce qui est « rentable », comme l’indique leur communiqué qui cite « l’optique, le dentaire, la médecine de spécialité » et à « corriger nos faiblesses structurelles, par exemple nos activités hospitalières ou notre médecine générale ». Cette direction remet en cause le mode de paiement des médecins généralistes dans ces centres, en revenant à un paiement à l’acte. Ce qui ne sied guère aux principaux intéressés.

Médecins, soignants, administratifs, usagers ont en tout cas décidé d’engager le combat afin d’obtenir des financements publics d’urgence. Pour cela, des comités de soutien ont été créés dans plusieurs villes des Bouches-du-Rhône, associant usagers, professionnels des centres et administrateurs mutualistes. Des réunions locales ont été organisées pour relancer le débat. Un comité de soutien a été créé et diverses demandes ont été faites comme la tenue d’une table ronde réunissant les gestionnaires mutualistes et les syndicats des personnels, ainsi que le Conseil régional, le Conseil général, l’assurance-maladie et l’ARS de PACA.

 HÉLÈNE FOXONET

Source : Le Quotidien du Médecin: 8915