Il l'avait annoncé dès le mois de mars dernier. François Hollande qui est au Japon les 26 et 27 mai dans le cadre d'une réunion du G7 (qui réunit Allemagne, Canada, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie et Japon), va tenter de convaincre ses homologues de lutter avec lui contre ce qu'il appelle « l'inflation du prix des médicaments ». Le président de la République veut amener les pays les plus industrialisés du monde à mettre en place « une régulation internationale visant à maîtriser l'accès aux soins, et faire en sorte que chacun puisse bénéficier des médicaments, y compris des thérapies les plus coûteuses ».
François Hollande entend réagir à l'émotion qu'ont suscitée les prix de certains médicaments très innovants mais coûteux, comme Sovaldi et Harvoni de l'américain Gilead pour le traitement de l'hépatite C, ou Keytruda de Merck pour le traitement de certains cancers.
Des menaces sur l'accès aux soins
Dès le mois de mars, l'annonce présidentielle avait été soutenue par 110 oncologues français qui signaient une tribune dans le Figaro pour dénoncer l’inflation du prix des médicaments anti-cancer. Pour ces spécialistes, les prix obtenus par les fabricants font peser « des menaces réelles sur l'équité d'accès des patients aux traitements innovants des cancers, comme sur la pérennité de notre système de santé solidaire ». Début avril, la Ligue contre le cancer leur emboîtait le pas, demandant « la fin des prix exorbitants des médicaments anticancéreux ».
Ces initiatives avaient fait réagir le LEEM. L'organisation patronale a rappelé que ces innovations thérapeutiques étaient avant tout « une bonne nouvelle pour les patients », mais a reconnu que la que la question de leur coût était « légitime ».
Forte opposition de certains pays
À la veille du déplacement présidentiel au Japon, Médecins sans frontières (MSF) a « exhorté les pays du G7 à suivre l’initiative française sur l’accès aux médicaments essentiels ». Elle note avoir rencontré « la forte opposition » d'autres pays du G7. « Les États doivent arrêter de mettre le commerce avant la vie humaine, insiste MSF. Le temps presse, et les pays du G7 ont la responsabilité de faire avancer ce dossier. »
Le même jour, la ministre de la Santé a annoncé l'ouverture, d'ici la fin de l'année, des nouveaux traitements de l'hépatite C à l'ensemble des patients. Cette ouverture doit s'accompagner d'une renégociation des prix par le CEPS et le laboratoire Gilead de Sovaldi et d'Harvoni.
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