Ne parlez plus d’automédication, mais de « produits de santé et de premiers recours, sécurisés par le pharmacien » ! L’Afipa, association représentative de 29 industriels commercialisant des produits sans ordonnance – et 80 % du marché – change de nom, et devient « NèreS ».
« Nous voulons mettre l’accent sur la prévention et le bon usage de ces produits », indique Vincent Cotard, nouveau président de NèreS, et directeur général de la branche grand public de Sanofi France. L’association agrège 80 000 produits différents vendus en pharmacie chaque année, et 30 molécules inscrites dans la liste des médicaments essentiels de l’OMS.
Dispositifs médicaux, compléments alimentaires, médicaments sans ordonnance… L’objectif de NèreS est désormais de peser auprès des pouvoirs publics, d’ici à la présidentielle de 2022. Parmi ses propositions : l’inscription au dossier pharmaceutique (DP) de toute délivrance de ces produits d’automédication. « On souhaite qu’elle soit petit à petit obligatoire », poursuit Christophe de la Fouchardière, président sortant de l’Afipa.
Délister certaines molécules
NèreS est également en cours de discussion avec les autorités de santé pour faire délister certaines molécules, jusqu’alors soumises à une prescription médicale obligatoire. Sans citer précisément la liste des médicaments concernés, Christophe de la Fouchardière précise que « certaines molécules sont délistées depuis longtemps en Europe, ce sont elles que l’on souhaite prioriser ».
Un délistage qui entend bien donner plus de poids au pharmacien, « en le sécurisant avec une inscription obligatoire au DP », ajoute-t-il. L’association mise d’ailleurs tout sur l’équipe officinale, « pour nous c’est le bon acteur de prévention, celui qui apporte conseil au patient », souligne l’ancien président.
La pharmacie pour « désengorger les cabinets »
NèreS lancera ainsi une grande campagne de communication à destination du grand public, pour inciter le patient à se rendre chez son pharmacien. « L’officine est la première étape du parcours de soins. L’idée de la campagne est que le patient ait le bon réflexe, et aille directement en pharmacie pour désengorger les cabinets », lance Vincent Cotard.
Le marché de l’automédication a subi un léger revers pendant la crise, avec une chute de 3 % des délivrances de médicament à prescription facultative. Les spécialités saisonnières – toux, grippe, gastro – sont les plus en baisse. En parallèle, « certaines catégories ont profité de la pandémie, comme les vitamines, minéraux, les segments stress, immunité et sommeil, qui ont augmenté de 40 % au début de la pandémie et poursuivre une progression de 10 à 15 % ces six derniers mois », précise Christophe de la Fouchardière. Dans la même veine, le marché du complément alimentaire poursuit sa nette progression depuis 5 ans. « Son chiffre d’affaires augmente de 5 à 6 % chaque année », explique-t-il.
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