La consommation des benzodiazépines a légèrement diminué ces trois dernières années en France, selon les dernières données communiquées par l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM). « Le nombre de Français consommant une benzodiazépine reste encore trop élevé, en particulier chez les plus de 65 ans », affirme l'agence, qui entend « continuer à mobiliser l’ensemble des professionnels de santé et renforcer l’information des patients sur les risques liés aux benzodiazépines ».
Près de 13,4 % de la population française a ainsi consommé en 2015 au moins une fois une benzodiazépine (anxiolytique principalement). Quoiqu'au deuxième rang de la consommation en Europe (derrière l'Espagne), c'est en France qu'on observe la plus forte diminution : la consommation y a baissé de 10 % entre 2012 et 2015, contre une baisse globale de 5,1 % en Europe.
Près de 65 millions de boîtes
En 2015, 64,6 millions de boîtes de benzodiazépines anxiolytiques et 46,1 millions de boîtes d’hypnotiques ont été vendues en France, contre respectivement 64,9 et 48,2 millions en 2010. La proportion d’utilisateurs de benzodiazépines est en baisse de 5,7 % en 2015 par rapport à 2012. Cette baisse est plus prononcée pour les hypnotiques (- 12,8 %) que pour les anxiolytiques (- 3,8 %). La consommation concomitante d’anxiolytiques et d’hypnotiques a également diminué, passant de 3,1 % en 2012 à 2,7 % en 2015. La proportion de Français ayant débuté un traitement par benzodiazépines, quelle que soit l’indication, est restée stable, autour de 5,4 %, entre 2012 et 2014.
Les plus gros prescripteurs de benzodiazépines sont les médecins généralistes : 82 %. La durée du premier épisode de traitement est inférieure ou égale à 28 jours dans 75 % des cas, et inférieure à 12 semaines dans 90 % des cas. Les benzodiazépines les plus utilisées sont l’alprazolam, suivi du zolpidem et du bromazépam. Les benzodiazépines anxiolytiques à demi-vie longue, bromazépam et prazépam, sont moins consommées au profit des benzodiazépines à demi-vie courte (alprazolam et oxazépam) qui présentent un risque théoriquement plus important de dépendance.
Suite à la mise en place en 2011 et 2012 de mesures réglementaires plus strictes encadrant l’accès au clonazépam, principale benzodiazépine anticonvulsivante, une forte baisse (de 84 %) de sa consommation a été observée en 5 ans.
Un risque d'effet secondaire plus fort chez le sujet âgé
Selon les données de la pharmacovigilance, 23 % des effets indésirables graves déclarés avec les benzodiazépines sont des affections du système nerveux. Les affections psychiatriques représentent 12 % des effets indésirables graves (EIG) des benzodiazépines anxiolytiques et 17 % des EIG des hypnotiques avec majoritairement des états confusionnels. Les risques d’EIG sont accrus chez le sujet âgé : des chutes sont fréquemment rapportées.
La consommation de benzodiazépines expose également à une augmentation du risque d’accidents de la route. Des études internationales montrent une augmentation de 60 à 80 % du risque d’accidents, ce risque étant multiplié par 8 en cas de consommation concomitante avec de l’alcool.
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