Les laboratoires se sont approprié la base de données Transparence-Santé, qui liste les avantages (restaurants, hôtels, transports) accordés aux professionnels de santé, ce site étant jugé « un outil d'amélioration des pratiques pertinent », selon le comité de déontovigilance du LEEM (CODEEM).
Le comité, organe qui promeut et fait respecter les règles d’éthique et de déontologie dans l'industrie pharmaceutique, rend public ce 19 avril son rapport d'activité pour l'année 2016, dans lequel il a analysé les données mises en ligne l'an passé par les labos sur le site gouvernemental. « Les résultats mettent en évidence une homogénéité des pratiques, analyse le Pr Grégoire Moutel, endocrinologue et président du CODEEM. Seuls des dépassements minimes, en général sur des frais d'hospitalité, sont relevés, preuve de la bonne intégration des règles déontologiques au sein des entreprises. » Ces déclarations sujettes à caution n'excéderaient pas 4 % du total, précise encore Grégoire Moutel.
Un mode de saisie imprécis
Le CODEEM juge ce dernier résultat d'autant moins grave qu'une bonne part des dépassements serait imputable à des déclarations groupées. « La base de données n'est pas très bien conçue, regrette le déontologue du LEEM, et souffre d'une imprécision du mode de saisie. » En clair, certaines sommes figurant sur le site résulteraient d'addition de plusieurs factures, donnant le sentiment qu'un professionnel aurait été invité à déjeuner une seule fois pour une somme astronomique alors qu'il aurait en fait été invité à plusieurs reprises, le montant déclaré étant alors une addition des additions...
Faute de pouvoir intervenir pour améliorer ladite base de données, le CODEEM invite ses adhérents à former les personnels affectés à la collecte de ces informations à modifier leurs pratiques, et à procéder facture par facture.
La rétroactivité en question
Enfin, alors que la base de données gouvernementale abrite également depuis le 1er avril les conventions signées entre les labos et les professionnels de santé (et leurs montants), Grégoire Moutel assure être « favorable à cette transparence sur les conventions ». Seul bémol, la loi fait obligation aux entreprises de les rendre publiques avec une rétroactivité de trois ans. « Ce n'est pas forcément respectueux pour les professionnels, juge-t-il, et c'est un défi logistique pour les laboratoires. »
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation