La distribution de médicaments à l’unité est déjà pratiquée en France dans les établissements médico-sociaux. Cette disposition va être étendue dans les prochains mois. L’Assemblée nationale a en effet autorisé des expérimentations de vente à l’unité de certains antibiotiques, une mesure adoptée dans le cadre du PLFSS (projet de loi de financement de la Sécurité sociale) pour 2014, examiné en première lecture par les députés. Ces tests se dérouleront avec des pharmacies volontaires, dans des conditions fixées par décret.
« Un médicament sur deux n’est pas consommé », entraînant de la pollution lorsqu’ils sont jetés, des gaspillages et de l’automédication lorsqu’ils restent dans les placards, a fait valoir la ministre de la Santé Marisol Touraine. Le ciblage des antibiotiques a pour objectif de lutter contre « un phénomène de résistance » du corps humain à cette classe de médicaments « qui devient préoccupant », a relevé Mme Touraine.
Trois ans d’expérimentations
La ministre a souligné que l’expérimentation serait encadrée par « des règles extrêmement strictes », en réponse à l’opposition qui s’inquiétait du conditionnement des médicaments, du sort des notices ou encore des problèmes d’observance par les patients.
L’Assemblée a réduit à trois ans, contre quatre ans dans le projet initial, la durée de ces expérimentations, pour décider plus rapidement de leur extension ou non. Les députés ont également voté des amendements prévoyant une consultation des professionnels pour fixer les modalités de l’expérimentation ainsi qu’une information de l’assuré par le pharmacien. Un amendement de l’UDI a aussi été retenu, qui prévoit de définir l’« engagement de la responsabilité » des acteurs de la filière pharmaceutique dans le cadre de l’expérimentation, face aux risques judiciaires en cas d’incidents.
Une « mesure gadget » et « limite démagogique » selon l’opposition
Avec des nuances, les orateurs de l’opposition se sont déclarés opposés au projet gouvernemental, « mesure gadget » et « limite démagogique » selon eux. Pour Bernard Accoyer (UMP), il est « quelque peu aventureux et dangereux ».
« Dès lors que le médicament est délivré à l’unité, sa traçabilité est nécessairement affaiblie et les circonstances qui peuvent conduire à une confusion des médicaments sont beaucoup plus nombreuses », a-t-il affirmé vendredi soir à l’ouverture du débat sur cette disposition.
Céleste Lett, également UMP mais favorable sur le principe à la distribution à l’unité, a jugé que les modalités proposées par le gouvernement la rendent « quasi irréalisable ». Ce qu’il faudrait, selon lui, c’est confier le conditionnement des médicaments à l’unité à un établissement industriel.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque