EN MATIÈRE d’attractivité des régions françaises pour l’industrie pharmaceutique et les biotechnologies, « certaines régions ont déjà perdu et d’autres n’ont pas encore gagné à l’échelon mondial ». Tel est le diagnostic en demi-teinte d’Arthur D.Little, un cabinet de conseil en stratégie qui publie un classement par régions de l’attractivité de la France, « pour orienter l’action des pouvoirs publics et fournir une information adaptée aux décideurs internationaux ».
Arthur D.Little a analysé l’ensemble des régions françaises à l’aune d’un certain nombre de critères comme l’implantation des centres de recherche, les investissements dans le secteur pharmaceutique et dans les pôles de compétitivité, le nombre de chercheurs, le nombre de publications en recherche fondamentale et appliquée, le nombre d’essais cliniques réalisés, et la présence ou non de plateaux techniques. Il en conclut que « les forts investissements publics et la présence de nombreux chercheurs rendent attractives l’Ile-de-France, Rhône-Alpes et PACA [Provence-Alpes-Côte d’Azur] », même si d’autres régions, comme l’Aquitaine, Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon « tirent leur épingle du jeu en profitant de la présence de facultés et d’investissements récents importants ».
Dans le détail, c’est la région parisienne qui concentre l’essentiel des centres de recherche et qui dispose du réseau de centres hospitaliers de pointe le plus dense. L’Ile-de-France bénéficie en outre « d’un profil très intéressant en matière de développement, offrant à la fois une activité forte de recherche et des plateaux techniques attractifs ». Quant aux régions Rhône-Alpes et PACA, elles « se distinguent par une activité importante en essais cliniques réalisés au sein des hôpitaux universitaires ».
Autres atouts.
Mais tout n’est pas pour autant perdu pour les autres régions. Ainsi, Arthur D.Little note que la région Centre reste le premier bassin français de production secondaire (formulation et conditionnement) de médicaments traditionnels. Une performance due à « une connaissance et à un savoir-faire technique reconnus et à une main-d’uvre qualifiée, tout en restant proche de l’Ile-de-France et de ses donneurs d’ordre ».
De la même manière, la Haute-Normandie présente, selon Arthur D.Little, des atouts importants en matière de production traditionnelle grâce « la présence de nombreux sites de production, et à des centres de formation importants ». Quant à l’Alsace, elle tire elle aussi son épingle du jeu en profitant pleinement de son pôle de compétitivité « Biovalley », ce qui en fait une des régions « les plus attractives en matière de biotechnologies ».
Fort de ce constat, le cabinet de conseil énumère deux priorités pour améliorer l’attractivité du territoire. Tout d’abord, préserver les sites existants, qui constituent la meilleure preuve de l’attractivité, en mettant en uvre une politique publique fondée sur l’offre de services ; favoriser ensuite les implantations nouvelles en accroissant la lisibilité à l’international en spécialisant les régions. Car « les décisions d’investissement se prennent sur une base mondiale, et souvent à partir de l’étranger. Les choix d’investissement sont décidés en fonction de l’attractivité de la région, et non de l’attractivité globale du pays ».
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