Crise sanitaire et discours complotistes n’ont pas écorché l’image des industries du médicament, au contraire. En 2021, la confiance portée par le grand public d'une part et les médecins d'autre part aux laboratoires pharmaceutiques « s’améliore très nettement » , se félicite le Leem (Les Entreprises du médicament). Le syndicat patronal du secteur dévoile ce mercredi les résultats d’une enquête Ipsos auprès de 2 000 Français et 600 professionnels de santé (dont 200 généralistes, 200 spécialistes hospitaliers et 200 pharmaciens).
Confiance à nuancer
Pfizer, Moderna, Sanofi ou AstraZeneca… Sous le feu des projecteurs pendant la pandémie, la notoriété des labos a grimpé en flèche, notamment chez les généralistes qui sont désormais 72 % à avoir une image positive de ces entreprises, contre 53 % en 2019. Si les professionnels de santé sont « traditionnellement plus positifs » à l’égard des labos, selon le Leem, l'opinion du grand public évolue également. 41 % ont une bonne image de l'industrie, en augmentation de 13 points.
Alors que le crédit accordé aux labos progresse chez les médecins et le grand public – 83 % des répondants affirment « avoir confiance » en eux – ce marqueur n'est pas propre aux à l'industrie du médicament. La crise a redoré l’image de nombreux secteurs dont la grande distribution, l'agroalimentaire ou même la banque. Mais surtout, la confiance accordée par le grand public aux labos « reste en deçà de celle d’autres secteurs comme l’aéronautique, le BTP ou l’automobile », concède le Leem.
49 % de pro-vaccins
Selon le Leem, le grand public reconnaît la contribution des entreprises au progrès thérapeutique mais aussi leur « rôle important sur l’espérance et la qualité de vie » et « l’efficacité des traitements ». Et ce sont même près de 9 professionnels de santé sur 10 qui font confiance aux labos pour trouver un traitement efficace contre le Covid.
Si les vaccins ont cristallisé les polémiques, en raison d'un fort courant antivax en France, l'adhésion sur ce sujet « est tout de même renforcée » en 2021, selon ce sondage. Au total, huit Français sur dix ont plutôt foi en la vaccination en général (et 99 % des médecins), soit 12 points de plus qu'en 2019. Ce positionnement reste fragile. « Appelés à s’auto-qualifier, les Français sont 49 % à se déclarer "pro-vaccin", 23 % à être hésitants, mais seulement 6 % anti-vaccin et 22 % ne se positionnent pas », ajoute le Leem. Le profil des antivax ? Plutôt des femmes, des jeunes et des sympathisants d’extrême droite.
Plus spécifiquement, la vaccination Covid se situe à des niveaux élevés d'adhésion, mais « légèrement en deçà des vaccins en général ». 95 % des généralistes sondés, 96 % des spécialistes hospitaliers et 71 % du grand public lui accordent un crédit favorable.
Profits et retards
Malgré une image renforcée, les entreprises du médicament pâtissent toujours de critiques durables. « On relève des mentions négatives, relatives notamment aux profits engendrés et au retard de la France, voire à son absence dans la course au vaccin », note le Leem.
Alors que la crise a révélé le manque de souveraineté sanitaire de l'Hexagone – et le risque associé de pénurie – 82 % des répondants ont pris conscience de cette dépendance tricolore. Et seuls 22 % des généralistes et 30 % des hospitaliers pensent que la France investit suffisamment dans le secteur du médicament pour pouvoir faire face à une prochaine pandémie éventuelle.
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